Discriminations liées au genre, mutilations génitales féminines, violences sexuelles, difficiles accès à l’éducation et à la propriété foncière… sont, entre autres, thèmes abordés par le chef du département “Femmes, genre et développement” de la Commission de l’Union africaine, Mme Mahawa Kaba Wheeler, lors d’une conférence de presse animée à Kigali (Rwanda) vendredi en début d’après-midi.
A son analyse, “l’analphabétisme est le terreau fertile des violences et discriminations à l’égard des femmes”. C’est pourquoi, elle fait de l’éducation “la clef” de la promotion des droits de la Femme en Afrique.
Et au niveau de l’Union africaine, le principal outil de promotion de l’éducation est le “Protocole de Maputo”. Document additionnel à la Charte africaine des Droits de l’homme, il a été adopté en juillet 2003 par la conférence des chefs d’Etat et de gouvernement à Maputo, au Mozambique.
L’une des innovations du Protocole de Maputo, a rappelé Mme Wheeler, est l’importance qu’il accorde à l’Education (article 12) en exigeant de la part des décideurs, “un accès équitable et non discriminatoire”.
Ce Protocole fait aussi de la femme “une actrice majeure du processus politique” sur le continent. Pour le Département “genre et développement” de la Commission de l’UA, “l’enjeu” de cette question n’est pas juste “une représentation pour la forme”.
Mais, il part du constat que “c’est la présence effective de la femme qui permet de pouvoir défendre ses intérêts et participer aussi à la construction de la société”.
Ici, les experts citent régulièrement comme référence l’effort du Rwanda dans ce sens. Le pays hôte du 27e sommet de l’UA tient aujourd’hui la tête du peloton pour ce qui est de la parité-genre dans les instances de décision, notamment, au niveau des institutions politiques comme le parlement et le sénat.
A l’image du Rwanda, rappelle Mahawa Kaba Wheeler, les femmes commencent à occuper des places de choix dans les instances de décision dans plusieurs pays en Afrique.
Le premier plan décennal de l’Agenda 2063 de l’UA, adopté en juin 2015 à Johannesburg (Afrique du Sud) fait de “l’autonomisation de la femme une priorité” dans tous les secteurs (infrastructures, commerce transfrontalier, agriculture…), a ajouté Mme Wheeler.
Abordant la question des mariages précoces fréquents sur le continent, Mme Wheeler a souligné que son département a mis en place une coalition avec des ONG et d’autres organisations de la société civile pour éradiquer ce fléau dont les conséquences sont désastreuses sur la santé des victimes et pour les politiques de développement socio-économiques des Etats.
La Guinéenne Mahawa Kaba Wheeler a également mis l’accent sur la nécessité de lutter contre la discrimination à l’égard des femmes qui font “d’énormes contributions aux économies de leurs pays”.
“Nous jouons un rôle de plaidoyer auprès de tous les États membres afin de mettre l’accent sur les questions d’accès des femmes à l’éducation et aux ressources financières, foncières…”, a-t-elle défendu.
Et elle est d’avis que les médias ont très grand rôle à jouer dans l’information et la sensibilisation sur l’équité-genre, contre toutes les formes de violence et de discrimination dont sont généralement victimes les petites filles.