Le vice-président de la Commission de l’Union africaine (UA) Erastus Mwencha a déploré dimanche la lenteur de l’Afrique vers l’intégration continentale.

L’une des raisons de cette lenteur est la crainte de certains pays pour ce qu’ils risquent de perdre si l’Afrique devient un marché unique. “Ainsi, les chercheurs devraient trouver des données pour montrer que l’Afrique gagnera une fois la zone de libre-échange continental entre en vigueur”, a déclaré M. Mwencha à Xinhua, en marge d’un atelier de recherche de l’African Economic Research Consortium (AERC).

L’événement de cinq jours a réuni plus de 200 chercheurs, universitaires et décideurs pour discuter des questions relatives au développement économique de l’Afrique.

“Le continent africain n’accorde pas tant de priorité à l’intégration continentale, qui est en fait notre secours”, a noté M. Mwencha.

“Un continent entièrement intégré créera un marché unique d’un milliard de personnes avec une nouvelle classe moyenne en pleine expansion”, a-t-il fait remarquer.

“Nous avons donc besoin d’éliminer la peur afin que les décideurs comprennent que si l’intégration est bien gérée tous les États africains vont émerger plus fort”, a-t-il dit.

A cause de la lenteur de l’intégration, le commerce intra-africain se situe autour de seulement 12% du total des échanges commerciaux sur le continent, tandis que le niveau dans d’autres régions peut arriver à 50%.

Le responsable de l’UA a déclaré que le transport des marchandises d’un pays africain à un autre est très difficile aujourd’hui, et ce “parce que nos routes commerciales ont été conçues pour transporter les marchandises vers d’autres continents et non pas dans le continent”.

La fusion des trois blocs économiques régionaux africains à travers un accord tripartite devait être achevée en 2014. “Cela n’a pas eu lieu car certains des Etats membres n’ont pas pleinement embrassé l’idée”, a déclaré M. Mwencha.

Il a déclaré que l’intégration économique signifie que certains pays vont perdre dans certains secteurs et gagner dans certains autres en fonction de leur niveau de compétitivité.

“Nous devons donc trouver un moyen d’arrangement pour les perdants afin que leurs ressources soient dirigées vers d’autres secteurs productifs de l’économie”, a-t-il dit.