“Le journaliste sous l’emprise du numérique” est le thème de la conférence-débat organisée à l’occasion de la journée mondiale de la liberté de presse qui coïncide avec le 33e anniversaire de l’Union des journalistes tchadiens ce samedi 28 mai 2022 à la Maison des médias du Tchad.

Pour le président de l’UJT, Abass Mahmoud Tahir, cette année, la journée mondiale de la liberté de presse est célébrée en différé et coïncide aussi avec le 33 anniversaire de son organisation. C’est le 19 mai 1989, lors du congrès constitutif tenu à N’Djamena que les hommes des médias du Tchad ont posé les jalons de cet organe. Depuis 33 ans, l’UJT œuvre pour bâtir et consolider un cadre permanent de concertation entre ses membres aussi bien avec les autorités administratives, politiques ainsi qu’avec toutes les institutions publiques et privées tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays, de défendre les intérêts moraux et matériels des journalistes tchadiens, indique-t-il.

D’entrée de jeu de cette conférence-débat, l’enseignant-chercheur, Dr Evariste Ngarlem Toldé affirme qu’avec l’arrivée du numérique, les outils ont changé mais l’éthique et la déontologie sont restées les mêmes. Pour lui, les nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC) prennent de l’ampleur et envahissent le métier du journalisme. “Nous devons donc nous conformer à ce mode pour servir le public. Le Tchad se doit d’assurer la sécurité des journalistes dans la quête de l’information », souligne-t-il.

Dr Abakar Siddick, enseignant-chercheur lui aussi, affirme que les NTIC provoquent un changement technologique et aussi paradigmatique en bouleversant la façon d’appréhender le monde à un mode d’accès à la connaissance basé sur les cultures linéaire et textuelle. Probablement les NTIC favorisent le mouvement paradoxal d’unification et la fragmentation de l’information traduisant sa complicité croissante, dit-il.

L’arrivée du numérique n’a pas fait disparaitre les médias traditionnels. Avec les NTIC, l’information est quasi instantanée et actualisée en continu. Elle peut être immédiatement diffusée sur les réseaux numériques et accessibles à tous. La liberté de presse ne veut pas dire libertinage, a recadré Bétel Miarom, chef du département de développement des médias à la Hama (Haute autorité des médias et de l’audiovisuel).