Pendant une trentaine d’années, le palais du 15 janvier a accueilli de grandes rencontres nationales et a bercé la vie de la nation tchadienne.

Le palais du 15 janvier est le fruit de la coopération tchado-chinoise. L’historien,  Dr Dingammadji Arnaud, informe que c’est lors d’un voyage de l’ancien président, feu Hissène Habré, effectué en Chine en 1988, qu’il a été décidé de la construction de ce palais. Il a été donc financé et construit par les Chinois.

La Conférence nationale souveraine (CNS), ouverte le 15 janvier 1993, s’est tenue au sein de cet édifice situé à N’Djari, dans le 8e arrondissement de N’Djaména. « Au départ, on l’appelait palais du peuple. On l’a ensuite débaptisé palais du 15 janvier parce que cette date est très importante dans l’histoire du Tchad. On sait qu’il a abrité plusieurs autres grandes rencontres. Les fora nationaux de 2018 et 2020. Des sommets des chefs d’État, le Salon international de l’agriculture, etc. », relate l’historien.  

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Le palais du 15 janvier était aussi le lieu d’investiture de feu président Deby. «  Il était investi là en 1996, 2001, 2006. Et même 2011.  C’est en 2016 qu’on a envoyé ça ailleurs ».

Le siège du parlement était aussi logé dans ce bâtiment imposant. « Ce palais a aussi abrité le siège du parlement à partir de la fin de la Conférence nationale souveraine. C’était le Conseil supérieur de transition qui était le parlement provisoire. De 1997 jusqu’à 2014-15, il a abrité l’Assemblée nationale avant qu’il ne soit transféré au palais de la démocratie », rappelle Dr Dingammadji Arnaud.

Pendant les périodes de troubles qu’a connues le Tchad, le palais du 15 janvier a été vandalisé.  «  En 2006, quand les rebelles ont investi la ville, le palais a été vandalisé. Ainsi que le building de Moursal. Même la Cour suprême. Cela a été fait par les populations. C’est l’incivisme caractérisé des Tchadiens. En 2008 aussi, avec une nouvelle pénétration des rebelles, tout ce secteur a été livré au pillage », regrette-t-il.  Aussitôt après ces troubles, le palais a été réhabilité.

Pour l’ancien coordonnateur de la Maison des patrimoines culturels du Tchad (MPCT), le palais du 15 janvier revêt toute sa symbolique. « Les jeunes gens ne connaissent pas ce que c’est que le palais du 15 janvier. C’est un lieu de rencontre. C’est le palais de la nation en quelque sorte. Tout ce qui concerne la vie de la nation s’y déroule. Il symbolise un Tchad renaissant, c’est comme l’arbre à palabre. Un lieu de dialogue », résume Dr Dingammadji Arnaud.