Dans le rapport 2023 sur le financement du développement durable “financer les transformations durables”, publié hier mercredi 5 avril, l’ONU estime que des investissements urgents et massifs sont nécessaires pour accélérer les transformations dans l’approvisionnement en électricité, l’industrie, l’agriculture, les transports et les bâtiments.
“Sans les moyens d’investir dans le développement durable et de transformer leurs systèmes énergétiques et alimentaires, les pays en développement prennent encore plus de retard”, a fait entendre le Secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, dans l’avant-propos du rapport.
Selon le rapport, certains des changements nécessaires sont déjà en cours. La crise énergétique causée par la guerre en Ukraine a stimulé les investissements dans la transition énergétique mondiale, qui ont grimpé en flèche en 2022 pour atteindre un record de 1 100 milliards de dollars. Les investissements dans la transition énergétique ont dépassé pour la première fois en 2022 les investissements dans les systèmes à combustibles fossiles, mais ils se situent presque tous en Chine et dans les pays développés.
Aussi, le rapport constate que la plupart des pays en développement n’ont pas les ressources nécessaires pour investir, contrairement à leurs homologues développés. Le changement climatique, l’invasion de l’Ukraine par la Russie, la pandémie de COVID-19 et les remboursements de la dette jusqu’à deux fois plus élevés qu’en 2019 se sont combinés pour exercer des pressions budgétaires massives sur la plupart des pays en développement. Cela limite leur capacité à investir dans une transformation durable.
Dans les pays développés en 2020 et 2021, par exemple, les dépenses de relance post-pandémique étaient de 12 200 dollars par habitant. Ce chiffre était 30 fois supérieur à celui des pays en développement (410 dollars) et 610 fois supérieur à celui des pays les moins avancés (20 dollars). “Sans mettre en place un système financier international réformé tout en augmentant les investissements dans les Objectifs de développement durable (ODD), nous ne respecterons pas notre engagement commun envers le Programme de développement durable à l’horizon 2030”, a estimé la vice-secrétaire générale des Nations Unies, Amina Mohammed.