NAIROBI, 4 octobre (Xinhua) — Au moins 196 cas de polio ont été confirmés dans la région de la Corne de l’Afrique, tandis que 169 cas avaient été détectés en septembre, a déclaré vendredi l’ Organisation mondiale de la santé (OMS).

De nouveaux cas de virus de polio continuent d’apparaître dans la Corne de l’Afrique au cours de cette période malgré les efforts constants pour enrayer l’épidémie.

“En fin septembre, la Somalie avait enregistré 175 cas, le Kenya 14, l’Éthiopie 4 et le Sud-Soudan 3”, a déclaré l’OMS dans le dernier rapport du Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA) à Nairobi.

L’agence sanitaire de l’ONU a mis en garde que l’épidémie risquait d’être “exponentielle, étendue et prolongée”, et de se propager de plus en plus vite, ce qui nécessite “une action commune continue, urgente et coordonnée”.

La région de la Corne de l’Afrique était débarrassée du virus de la polio ces dernières années mais à cause de la faible couverture des campagnes de vaccination, elle restait vulnérable à l’importation de ce virus.

L’agence humanitaire de l’ONU a indiqué qu’aucun cas n’avait été signalé à l’épicentre du foyer ces six dernières semaines, ajoutant que les organisations d’aide recherchaient activement les cas potentiels de polio dans les institutions de santé de tout le pays.

L’intervention rapide des gouvernements régionaux en collaboration avec l’UNICEF et l’OMS a été intensifiée pour contenir l’épidémie, a-t-il rapporté.

Le Kenya a effectué 5 des 7 campagnes de vaccination prévues dans 22 comtés, touchant 5,1 millions de personnes dans les camps de réfugiés de Dadaad et de Kakuma ainsi que dans trois districts d’accueil.

Par ailleurs, une évaluation sur trois mois du foyer de polio menée au Kenya et en Somalie par la Global Eradication Initiative a révélé un risque important que l’épidémie se prolonge au-delà de six mois en raison du grand nombre d’enfants non vaccinés en Somalie et de la qualité inégale des campagnes de vaccination au Kenya.

“Les mesures de réaction à l’épidémie menées jusqu’à présent ont un impact, le nombre de cas signalés dans la région de Banadir diminue, alors que cette région est considérée comme le +moteur+ de cette épidémie”, a déclaré l’ONU.

L’agence onusienne pour la santé a qualifié la poliomyélite d’ urgence programmatique, ce qui signifie que le Kenya doit participer à la lutte pour s’assurer que tous les enfants en danger soient immunisés.

Le ministère de la Santé a fait savoir que les comtés proches du Soudan du Sud, de l’Ouganda, de l’Ethiopie et de la Somalie sont les plus exposés car les cas enregistrés proviennent pour la plupart de ces endroits. Il a ajouté que la solution pour mettre fin à la polio était d’assurer que tous les Kényans bénéficient de bonnes conditions d’hygiène.

L’ONU a suggéré que les organisations humanitaires continuent de surveiller les cas présumés de polio dans tous les centres de santé du pays.

“Les responsables de santé soutenus par l’UNICEF et l’OMS poursuivent la campagne intensive de vaccination depuis l’ émergence de l’épidémie en mai. Les six cycles de la campagne de vaccination dans tout le pays ont été menés entre le 18 et le 21 août, visant 3,4 millions d’enfants de moins de dix ans”, a expliqué le ministère.

Selon l’OMS, quatre campagnes sont prévues pour la fin de l’ année, ajoutant que 60.000 enfants environ dans le sud et le centre de la Somalie ne sont pas vaccinés. D’où, le risque de propagation reste élevé”, a ajouté l’ONU.