Selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), les fenêtres d’opportunité pour éviter une catastrophe humanitaire dans l’Est du Tchad, qui subit les effets de la crise au Soudan se referment.

“La situation au Soudan, et en particulier au Darfour, se détériore. J’ai pu constater de visu l’impact grave que cette violence insensée a eu sur les civils ici au Tchad”, s’est désolée la directrice générale adjointe chargée des opérations à l’OIM, Ugochi Daniels, dans un communiqué de presse. Pour elle, les effets de la crise au Soudan pourraient avoir de graves implications humanitaires sur les pays voisins, en particulier le Tchad qui affrontait déjà une importante crise de déplacement avant cet afflux.

“J’ai entendu des histoires d’anciens enseignants, infirmiers et commerçants dont la vie a été bouleversée par les combats, qui ont dû retourner au Tchad et qui ont maintenant besoin d’aide pour reconstruire leur vie”, informe Mme Daniels, qui a appelé les dirigeants des forces militaires rivales au Soudan à cesser les hostilités, à rétablir le calme et à entamer un dialogue pour résoudre la crise.

L’OIM estime aujourd’hui que 20% (45 000 personnes) des 225 000 personnes déplacées au Tchad sont des rapatriés tchadiens et des migrants bloqués du Soudan du Sud, d’Éthiopie, du Nigéria, d’Ouganda, du Niger et d’Ouganda. Si quelques-uns d’entre eux ont pu s’intégrer dans les communautés locales, la majorité vit dans des conditions extrêmement précaires sur 25 sites, dont un lycée dans la ville frontalière d’Adré. “Malgré leurs ressources déjà limitées (Ndlr, parlant des Tchadiens), ils ont fait preuve de solidarité et de générosité envers leurs frères et sœurs dans le besoin”, a reconnu la haute responsable de l’OIM.