Pour prévenir les conflits agriculteurs et éleveurs, les différentes couches sociales de la sous-préfecture de Beti, située à environ 20km de Doba, dialoguent autour de cette question. L’initiative est du Conseiller provincial Beasngar Le Prince.
A chaque saison pluvieuse, les habitants de Beti et les éleveurs de différents ferricks se retrouvent pour échanger autour de la brûlante question de conflit agriculteur-éleveur. Ces conflits, le plus souvent, endeuillent les communautés pourtant sensés vivre ensemble.
Dans son mot de bienvenue, le Conseiller provincial du Logone oriental Beasngar Le Prince a appelé les deux communautés à se dépasser en cas de dévastation de champ. Puisque, dit-il, seul le comité de gestion des conflits, est habilité à gérer pour ramener la paix. Il a ensuite fait savoir que quel que soit le degré de la tension, ces deux communautés sont condamnées à vivre ensemble. Beasngar Le Prince exhorte les agriculteurs et les éleveurs à la culture de la paix, du vivre-ensemble et du dialogue pour permettre de passer une saison pluvieuse sans conflits.
Intervenant à tour de rôle, les représentants des agriculteurs et éleveurs ont mis l’accent sur les causes réelles des conflits. Pour eux, les autorités administratives et militaires sont la cause de ces conflits. Ils confient leurs troupeaux de bœufs aux éleveurs mal intentionnés et cela dégénère le plus souvent en conflits sanglants, expliquent-ils. Ainsi, ils plaident auprès de ces autorités à être impartiales dans la gestion des conflits et surtout à choisir les éleveurs conscients pour leur confier leurs bœufs.
Le chef de canton de Beti Rongar Bassa Aimé a demandé aux deux communautés de signaler l’arrivée de tout éleveur étranger dans sa circonscription. Car, dit-il, ce sont les éleveurs nomades qui créent souvent des problèmes et disparaissent dans la nature.
Le sous-préfet de Beti, Moussa Moustapha Djaddaï a félicité l’initiative du Conseiller provincial. Il a saisi l’occasion pour attirer l’attention des deux communautés sur les conflits. Pour lui, Beti doit aspirer à la paix et la cohésion sociale comme cela a toujours été.
Après des échanges, il est ressorti dans les résolutions des participants quelques points à savoir : tracer les couloirs de transhumance pour les sédentaires ; indiquer la zone de pâturage ; préciser la période de passage des animaux qui viennent hors du département au moment de semis et de récolte ; créer des enclos pour empêcher la sortie des animaux ; et créer des pâturages hors champ.
Tolobé Mbaïnaïssem Dieudonné, correspondant à Doba