Dans un communiqué de presse, le Réseau des organisations de la société civile du Logone Oriental (Rosoc-Lor), accuse le préfet du département de Kouh-Est, Ahmat Hissein Awini, de s’être approprié 150 sacs de céréales destinés à la vente subventionnée aux couches vulnérables. Contacté par la radio la Voix du paysan de Doba, le préfet a préféré renvoyer cette question à son chef de bureau.  

Le Rosoc-Lor dit déplorer le « comportement » du préfet de Kouh-Est dans la gestion des sacs de céréales subventionnées (riz et maïs) mis à la disposition des ménages vulnérables. Le Réseau a compté 100 sacs de riz de 50 kilogrammes et 100 sacs de maïs de 100 kilogrammes destinés aux sous-préfectures de Bodo rural, Bedjo et Beti. « Le préfet, lui seul, a enlevé du magasin 100 sacs de riz et 50 sacs de maïs », informe-t-il.

Le Resoc-Lor accuse également le sous-préfet de Bodo d’avoir retiré les 50 sacs restants de maïs. « Les sous-préfets de Bedjo et Beti n’ont que les yeux pour pleurer car le magasin est vide », déplore-t-il.  

Pour le sous-préfet de Bodo contacté par la radio, à son niveau, il n’y a pas eu de détournement. « Ces 50 sacs sont stockés à Bodo. C’est au vu des listes des personnes, il n’y a pas de détournement. Nous sommes en train de lutter pour la population, si 150 sacs sont portés disparus, c’est très grave. Même les 50 sacs qu’on a eu, le préfet a appelé pour dire qu’on ne distribue pas aux personnes vulnérables », affirme-t-il.

Principalement mis en cause dans cette affaire, le préfet  de Kouh-Est, Ahmat Hissein Awini, n’a ni confirmé, ni infirmé l’accusation portée à son encontre. « Je suis actuellement à N’Djaména.  Il y a quelqu’un qui assure mon intérim là-bas. Je vous donne son numéro. Il faut l’appeler », se dérobe-t-il.

Son chef de bureau dit ne pas être en mesure de donner des détails . « Vous aviez bien dit  que c’est le préfet qui est accusé. Quand une personne est accusée, ça appartient à elle de se défendre. Il y avait un message qui demandait qu’on informe la population parce qu’on a 200 sacs de riz et maïs confondus à l’Office national de sécurité alimentaire (Onasa). On a passé le même message aux sous-préfets et on attendait. (…) Je n’ai pas de preuve pour dire oui ou non si ces sacs ont été détournés par le préfet. Il n’y a que lui-même pour bien expliquer».