Sur les cinq titres finalistes, les culs-reptiles du Tchadien Mahamat Saleh Haroun remporte le prix du meilleur livre francophone à la première édition du prix Jean-Cormier, lancée par le magazine Caviar et le collectif Échanges en tribunes.
Le roman “Les culs-reptiles” met en fiction l’histoire réelle d’Eric Moussambani, ce nageur équato-guinéen dont les images, celles du “nageur le plus lent de l’histoire” ont marqué les jeux Olympiques de Sydney en 2000. Mahamat Saleh Haroun, avec humour et générosité, donne par la fiction une interprétation héroïque et tendre de l’aventure d’un anti-héros moderne.
« Les culs-reptiles traite en partie, ces oisifs qui ne voulaient rien foutre au pays, des fainéants qui passaient la journée à même le sol, sur des nattes, à jouer aux dames ou au rami. Immobiles tels des montagnes, ils ruminaient la noix de cola, sirotant à longueur de journée des litres de thé accompagnés de pain sec. Ils ne bougeaient leurs fesses qu’en fonction de la rotation du soleil, disputant l’ombre aux chiens et aux margouillats », disait-il.
Déjà distingué au cinéma avec le prix du jury du festival de Cannes 2010 pour « Un homme qui crie », Mahamat-Saleh Haroun, âgé de 62 ans, se voit récompensé cette fois pour son deuxième roman, les culs-reptiles.
Le jury, présidé par Jennifer Cormier, fille de Jean Cormier, était composé de Maïtena Biraben, journaliste et productrice, Yves Camdeborde, chef cuisinier, Mohamed Mbougar-Sarr, prix Goncourt 2021, Cécile Grès, journaliste de sport et Michel Rousseau, champion de natation.
Pour rappel Mahamat Saleh Haroun, né en 1961 à Abéché, est un réalisateur Tchadien vivant en France depuis 1982. Il a été plusieurs fois récompensés :1999, Prix du meilleur premier film à la Mostra de Venise pour Bye Bye Africa; 2006, Prix spécial du jury à la Mostra de Venise pour Daratt; 2007, Étalon de bronze de Yennenga et prix de la meilleure photo au FESPACO 2007 pour Daratt; 2010, Prix du jury au festival de Cannes 2010 pour Un homme qui crie et Prix Robert-Bresson à la Mostra de Venise (décerné par l’Église catholique) pour Un homme qui crie et aujourd’hui avec prix Jean-Cormier 2023.