Lors de l’ouverture du Sommet pour l’action sur l’intelligence artificielle, tenu à Paris le 10 février 2025 au Grand Palais, des acteurs politiques et technologiques se sont réunis pour débattre des impacts de l’IA sur la démocratie. Cependant, l’absence remarquée des principaux représentants du secteur de l’IA a été vivement critiquée, notamment par Meredith Whittaker, présidente de Signal, une application de communication chiffrée.
L’intelligence artificielle transforme profondément la gouvernance mondiale, apportant à la fois des opportunités et des menaces pour la démocratie, en particulier en Afrique. Les panelistes ont souligné qu’elle peut améliorer la transparence, optimiser la gestion publique et détecter les fraudes électorales. Dans les pays africains en développement, l’IA pourrait combler les lacunes administratives et renforcer la participation citoyenne.
Cependant, les risques associés à l’IA ne sont pas négligeables. Meredith Whittaker a mis en garde contre l’utilisation abusive de cette technologie, qui peut manipuler l’opinion publique via des algorithmes biaisés, amplifier la désinformation à travers les deepfakes et renforcer la surveillance de masse. En Afrique, où l’accès à l’information est souvent contrôlé par des régimes autoritaires, l’IA pourrait devenir un outil de censure et de répression, réduisant ainsi les espaces de liberté démocratique.
« L’approche de l’IA à grande échelle crée des dommages aux sociétés », a averti Meredith Whittaker, en insistant sur l’impact de l’IA sur la vie privée et sur l’utilisation des données comme une arme politique. Elle a également cité un récent piratage massif ciblant des opérateurs télécoms américains pour illustrer les dangers liés au stockage et à l’exploitation des données sensibles.
Meredith Whittaker a conclu en affirmant que l’IA ne doit pas être laissée entre les mains des grandes entreprises ou des États autoritaires sans contrôle. Une régulation stricte et une appropriation citoyenne sont nécessaires pour garantir que cette technologie serve la démocratie au lieu de la menacer.
Eric Ngarlem Toldé