JUSTICE – L’ancienne maire de la ville de N’Djamena, Mariam Djimet Ibet se trouve à la maison d’arrêt de N’Djaména depuis le mois de novembre 2019. Elle est accusée d’« abus de fonction » et « concussion » et « autres accusations connexes » selon la plainte de l’inspection générale d’Etat adressée au procureur de la République près le tribunal de grande instance de N’Djamena.

L’Inspection Générale d’Etat a déposé sa première plainte le 24 octobre 2019. L’ex maire de la ville de N’Djamena, et consorts ont été convoqués par la Police judiciaire le 4 novembre 2019. Ils ont été gardés à vue pendant quatre jours avant d’être déférés au parquet le 8 novembre 2019, qui les a envoyés devant un juge d’instruction. Après avoir présenté leur identité, le juge décide de les placer sous mandat de dépôt.

Le 19 novembre 2019, les prévenus reviennent devant le juge d’instruction. A l’instruction, les prévenus découvrent que la première plainte sur laquelle ils ont été auditionnés par la Police judiciaire a été changée. Le juge d’instruction surpris questionne son secrétariat sur ce changement.

Au niveau de la Greffe, on lui fait savoir que la première plainte a été retirée par l’IGE et remplacée par la nouvelle. La secrétaire a pris la peine de faire une décharge sur la plainte avec la date d’arrivée du 11 novembre 2019, alors que les prévenus ont été interpellés le 4 novembre 2019 et placés sous mandat de dépôt le 8 novembre 2019, et la seconde plainte dans laquelle certaines modifications ont été apportées a été déposée le 11 novembre 2019. Devant cette «illégalité» le juge d’instruction n’a plus rappelé les prévenus depuis le 19 novembre 2019.

Selon le procès verbal de constat fait par le cabinet de maître Djounfoune Golbassia Felix signé en date du 2 janvier 2020, Mariam Djimet Ibet était surprise de voir que la plainte sur laquelle elle a été auditionnée a changé. La plainte sur laquelle l’ancienne maire a été placée sous mandat de dépôt est datée d’avant  4 novembre 2019 alors qu’elle constatera avec ses avocats que la plainte a changé de date, le 11 novembre 2019 pourtant elle se trouvait le 8 novembre déjà en prison.

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Ce que pensent les avocats de Mariam Djimet Ibet

Les avocats disent que le rapport  dont ils ont pris connaissance à la police judiciaire n’a pas recommandé de poursuite judiciaire étant entendu que les fautes soulevées sont purement administratives.  Selon les avocats, la conséquence a été de relever l’ancienne équipe de ses fonctions.  Les avocats de dire aussi que la plainte du 14 octobre 2019 qui a été a la base des arrestations de leurs clients a soulevé essentiellement trois infractions, à savoir « abus de fonction » « concussion » et «  autres infractions connexes ».

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Les avocats informent aussi que leurs clients ont été questionnés plusieurs fois sur diverses activités notamment sur les reformes des véhicules et les redevances des panneaux publicitaires.

Pour les avocats de l’ancienne maire «  constatant l’absence de preuve sur les infractions soulevées, l’IGE a frauduleusement posé des actes illégaux ».

En introduisant une nouvelle plainte à l’insu du juge d’instruction, du parquet et du conseil de Mariam  Djimet Ibet, en faisant signer la décharge au Greffe du cabinet d’instruction et en retirant «  in cognito » la première plainte, « l’IGE  a commis un faux et usage de faux, des agissements contraire à la loi » selon les avocats.

L’inspection d’Etat aura encore l’imprudence de ne pas référencée la deuxième plainte, en plus elle aura la même date que la premeire plainte mais contredite par la date de la décharge  qui est postérieure.

L’inspection générale d’Etat n’avait-elle pas des preuves contre Mariam Djimet Ibet et ses coaccusés ? Veut-elle se racheter en introduisant la deuxième plainte ?

En attendant de trouver la réponse au procès, s’il y a, Mariam Djimet Ibet continue son séjour à Amsinéné car depuis mi novembre 2019 elle n’a pas été convoquée par le juge d’instruction.