Réagissant à la désolidarisation de certains syndicats à son appel à la grève, pour exiger la libération des manifestants arrêtés à la suite de la marche de Wakit Tamma, le président de l’Union des syndicats du Tchad (UST), Barka Michel, estime que le gouvernement fait dans la manipulation. Il l’invite simplement à libérer leurs camarades.     

L’air déterminé, Barka Michel, président de l’Union des syndicats du Tchad (UST), dit à qui veut l’entendre que l’Union qu’il dirige est la plus représentative des travailleurs. Pour preuve, dit-il, à chacune des grèves lancée par l’UST, l’État est paralysé. « Le paysage syndical au Tchad même est constitué de combien de centrales? On vous dit théoriquement 5 centrales. Les 4 autres centrales jouent quel rôle ? combien de militants ont-elles ? Ces centrales n’ont rien. Pourquoi les services s’arrêtent s’il y a d’autres centrales qui ont des militants ? L’UST seule appelle à la grève et l’État est paralysé. Elles sont fabriquées par le gouvernement. Certains, leurs syndicats sont réduits à leurs familles.  Ce sont des choses que l’État entretient. Parmi les délégués des personnels qu’on élit chaque année, l’UST n’est pas à moins de 90% des travailleurs. Nous contrôlons tous les secteurs », déclare-t-il.

S’agissant de leurs camarades arrêtés « arbitrairement »,  Barka Michel, demande leur libération sans condition. « Nos camarades incarcérés se portent bien. Ils ont un très bon moral. Mais ils restent dans la grève de la faim. Le gouvernement assumera toutes les responsabilités de ce qui arrivera à nos camarades. L’huile qu’ils mettront sur le feu, et qui va vraiment faire mal à notre pays, c’est que quelque chose arrive à nos camarades. Je vous rappelle que nous avons perdu un camarade dans les mêmes conditions une fois. Ils l’ont arrêté, deux jours après, on le sort pour l’hôpital, tout le monde a compris qu’il a été empoisonné. Nous sommes debout et nous sommes prêts à réagir si quelque chose leur arrive », menace-t-il.  

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Certaines sources font état de la libération des manifestants dans les prochains jours. Barka appelle le gouvernement à éviter la tergiversation. « Nous demandons au gouvernement de libérer nos camarades. Il ne faut pas tergiverser. Parce qu’en tergiversant, les conséquences peuvent arriver. La prochaine étape, c’est la grève sèche. Nous ne sommes pas partis pour nous arrêter tant que nos camarades ne seront pas libérés », insiste-t-il.

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En réponse au ministre de la Fonction publique, qui demande aux travailleurs de ne pas confondre les revendications syndicales aux affaires politiques, le président de l’UST répond : « Les travailleurs de l’UST ont une grande responsabilité : le droit de grève est un droit reconnu. Laissez ce que le ministre de la Fonction publique raconte. Les droits syndicaux sont intimement liés aux droits sociaux, économiques et politiques des travailleurs. C’est inutile qu’il dise qu’il a des sanctions contre les travailleurs. Mais on l’attend », prévient-il.  

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