Après 4 ans dans les laboratoires de l’université de Poitiers en France, Abel a été  restitué ce vendredi 17 novembre 2017 aux autorités tchadiennes au Centre National de Recherche et de Développement (CNRD). Abel est le nom donné aux restes (mâchoire) d’un hominidé vieux d’environ 3 millions d’années découverts en 1994 par une mission paléoanthropologique franco-tchadienne. C’était dans le désert du Djourab au Tchad.

Cette découverte fait prendre conscience à la communauté internationale que l’histoire s’enracine profondément en Afrique, et plus spécifiquement au Tchad, scientifiquement. Ce premier hominidé découvert à l’Ouest du grand rift montre que la théorie de l’EAST Side Story alors en vigueur devait être réaménagée. Cette hypothèse sera confirmée par la découverte en 2001 de Toumaï, daté à 7 millions d’années.

Le professeur, Michel Brunet se dit fier que le président du Tchad ait respecté son engagement de créer le département de paléontologie à l’université de N’Djamena. Il félicite les Tchadiens qui se sont engagés dans ce domaine. Aujourd’hui, le pays a quatre docteurs en paléontologie parmi lesquels le professeur Mackaye Hassan Taïsso, ministre de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation.

Pour l’ambassadeur de France au Tchad, Philippe Lacoste, son pays est content de cette mission qu’il a accompagnée et qu’il souhaite continuer pour retrouver les restes d’Abel.

Récupérant officiellement Abel au nom du gouvernement tchadien, le ministre de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation, Pr Mackaye Hassane Taisso indique que c’est le fruit d’une collaboration de recherche. Abel a été emprunté, puis Toumaï ainsi que 8000 autres fossiles à la France pour des recherches, mais il ne reste que 200, les restes sont tous restitués.

Abel retrouve Toumaï dans un coffre fort à la BEAC de N’Djamena.