L’économiste Max Kemkoye, qualifie de « drame », l’exportation du bétail sur pied.

« L’exportation du bétail sur pied est l’un des drames de l’économie tchadienne en ce sens que cette exportation du bétail sur pied constitue une perte d’au moins 60% des possibilités de la souveraineté alimentaire », analyse l’économiste Max Kemkoye, au micro de la radio Arc-en-ciel.

C’est aussi, d’après lui, une perte de 30% des possibilités de diversification de l’économie ; une perte de 50% des possibilités de démultiplication des rentrées des devises. « Quand vous faites l’analyse de la filière sur la base de l’étude sectorielle d’opportunités, vous prenez le bétail, il y a au moins trois produits principaux dont je peux citer la viande, le lait et la peau qui constituent des dynamiseurs de l’économie », explique Max Kemkoye.

« Vous prenez la viande, c’est une matière sur laquelle vous pouvez avoir plusieurs sous-produits. Vous pouvez l’exporter. Vous le faites intégrer sur place, vous avez les beurres, les fromages, l’huile et le lait écrémé ou en poudre. Vous prenez la peau, vous pouvez avoir les sous-industries des vêtements. Sur la base du cuir, vous pouvez avoir les sous-industries concernant les chaussures, les ceintures etc. », démontre-t-il. 

Malheureusement, constate l’économiste, le Tchad, bien qu’il soit un pays d’élevage, avec cette perte de 60% des possibilités de la souveraineté alimentaire, fait face à la malnutrition aiguë.

« Pourquoi on fait l’exportation du bétail sur pied ? c‘est simplement dû à un mauvais choix de modèle économique d’une part ; et d’autre part, c’est dû au seul choix du bénéfice basé essentiellement sur des recettes douanières. Mais, on n’a pas pu faire du bétail, une filière intégrée », conclut-il.

Selon le recensement général de l’élevage présenté en 2018, par le ministère de tutelle, le Tchad compte plus de 93 millions de têtes de bétail.