Trois semaines après sa nomination, le Premier ministre Allah Maye Halina a présenté son programme politique devant les conseillers nationaux ce 13 juin 2024. Si les représentants du peuple ont approuvé son programme politique avec 95,5 % de voix soit 167 sur les 172 présents, les citoyens eux, attendent le maçon au pied du mur.
Dans les rues de N’Djamena, quelques citoyens accueillent avec enthousiasme l’annonce de la réduction du prix de l’essence par le Premier ministre de 730f à 700f même s’ils trouvent cela insignifiant. « L’unique chose concrète qu’il avait dite c’est la diminution du prix du carburant. Ça prouve que c’est un très bon programme qui doit être accueilli par la population. La question de l’électricité aussi je pense que ça lui tient à cœur et vous pouvez constater avec moi aussi qu’au Tchad, le premier problème qui est récurrent c’est l’électricité et sans l’électricité, rien ne peut marcher. C’est un programme pertinent », commente un jeune étudiant.
Même si de manière générale et dans la forme le programme est apprécié, d’autres observateurs appellent le chef du gouvernement à passer plutôt à l’action. « Dans la forme c’est bien, c’est à apprécier. Maintenant c’est la pratique qui pose nécessairement un problème. Vous savez, on a vu avec l’ex-Premier ministre, quand il présentait son programme, c’était bien mais c’était la pratique qui posait problème. On ne souhaite pas que cela se répète mais on souhaite un changement à la nouvelle primature », souhaite un autre jeune universitaire.
La question de l’applicabilité du programme est revenu souvent. « Est-ce que cela sera mis en pratique ? C’est la question qu’il faut se poser. Parce qu’on se connait ici au Tchad. Alors on ne va pas dire que oui il a présenté mais on va observer est ce qu’ils auront la crainte de respecter le programme politique qu’ils ont présenté », s’interroge une dame dans le 3eme arrondissement.
Dans le même ordre d’idée, Hassandji Dana Paul, lui aussi observateur de la scène politique, demande au chef du gouvernement de lier tout simplement l’acte à la parole. « Aujourd’hui tu peux dire je peux faire ceci ou cela à ton enfant que tu ne le fais pas… Demain quand tu en reparleras, est ce qu’il va te comprendre », explique Paul qui ajoute que le gouvernement fait des promesses mais ne fait rien. « Il va falloir qu’il change un peu pour que le pays avance », conclut-il.
Désormais, le Premier ministre Allah-Maye Halina est attendu au pied du mur.
Mbailassem Emmanuel