Les jeunes des cantons de Nielim, Balimba, Djoli et Kokaga, accompagnés de chefs traditionnels et de femmes, se sont réunis ce vendredi 7 février 2025 dans le canton Djoli pour une assemblée générale dédiée à la protection du Parc National de Manda. Face à la dégradation croissante de cette aire protégée, les participants ont exprimé leur vive inquiétude concernant son exploitation abusive par certaines organisations et entreprises.

Situé dans le sud du Tchad, dans la province du Moyen-Chari, le Parc National de Manda est une réserve naturelle riche en biodiversité, abritant une faune et une flore exceptionnelles. Cependant, les riverains constatent une dégradation alarmante de cet espace protégé. Selon eux, des activités d’exploitation illégale, notamment des coupes massives d’arbres, menacent gravement l’équilibre écologique du parc et provoquent la disparition progressive de nombreuses espèces végétales et animales.

Lors des échanges, les jeunes et les chefs traditionnels ont dénoncé l’absence de retombées positives pour les communautés locales, malgré la richesse naturelle du parc. “Avant, nous avions une forêt dense, mais aujourd’hui, de plus en plus de zones sont dégarnies. Nous n’en tirons aucun bénéfice, et cette exploitation anarchique met en péril notre environnement”, a témoigné Tolabaye Richard, représentant des jeunes du canton Djoli.

La réduction de la couverture forestière entraîne également un appauvrissement des sols, les rendant moins fertiles et limitant la régénération de la végétation. Cette situation met en danger l’équilibre écologique de la réserve.

Le représentant du chef de canton de Kokaga, Daba Ngotar, a insisté sur la nécessité d’une gestion plus transparente et inclusive du parc. Il a plaidé pour une implication accrue des communautés locales dans les efforts de préservation et de valorisation du patrimoine naturel. Les habitants ont également signalé la disparition de plusieurs espèces animales autrefois abondantes dans la région. Les antilopes et certains oiseaux, qui faisaient autrefois la richesse de cette aire protégée, sont aujourd’hui presque absents.

Face à cette situation préoccupante, les communautés locales exhortent les autorités compétentes et les organisations environnementales à agir rapidement. Ils réclament des contrôles renforcés, des sanctions strictes contre les entreprises responsables des dégradations et une meilleure gestion des ressources naturelles. “Si rien n’est fait, nous risquons de perdre définitivement ce trésor naturel,” a averti un chef de village lors de l’assemblée.

Cette assemblée marque un tournant dans la mobilisation des populations locales pour défendre leur patrimoine naturel. Les jeunes ont promis de poursuivre leurs efforts et de sensibiliser davantage les autorités afin qu’une solution durable soit trouvée pour protéger le Parc National de Manda.