Selon un nouveau rapport du Bureau des droits de l’homme des Nations unies, la lutte mondiale contre les mutilations génitales féminines (MGF) est compromise par le fait que des familles traversaient les frontières pour faire subir cette procédure à des filles.
Les mutilations génitales féminines transfrontières se produisent lorsque des filles ou des femmes d’un pays qui interdit les mutilations génitales féminines sont emmenées par-delà les frontières nationales dans des pays voisins qui n’ont pas interdit cette pratique préjudiciable ou qui ne font pas appliquer les lois pénales existantes.
Les mutilations génitales féminines sont souvent pratiquées pendant les vacances d’été de sorte que la cicatrisation puisse se faire avant la rentrée scolaire. Il a en outre été signalé que des filles subissaient des mutilations génitales en Australie, au Canada, au Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande du Nord et aux États-Unis d’Amérique.
Selon le Fonds des Nations unies pour l’enfance (UNICEF), plus de 230 millions de filles et de femmes ont subi des mutilations génitales, dont plus de 144 millions en Afrique et plus de 80 millions en Asie.
La Gambie pourrait être le premier pays à lever l’interdiction. En Gambie les députés ont, dans une écrasante majorité le 18 mars 2024, voté en faveur du projet de loi visant à lever l’interdiction des MGF en vigueur dans le pays depuis 2015.
Or ce pays d’Afrique de l’Ouest fait partie des dix pays où les MGF sont les plus répandues : plus de 70 % des femmes et des filles âgées de 15 à 49 ans ont subi cette intervention, selon les chiffres de l’UNICEF pour l’année 2024.
Le rapport demande d’ériger en infraction les mutilations génitales féminines, y compris les mutilations transfrontalières et transnationales. Il exhorte également aux États d’adopter la coopération régionale et internationale, en partenariat avec les communautés transfrontalières et autres communautés concernées, pour prévenir et éliminer les mutilations génitales féminines transfrontalières et transnationales.
« Les États du monde entier doivent veiller à adopter une approche globale concertée qui s’attaque aux causes profondes et aux conséquences des MGF, notamment en harmonisant leurs cadres juridiques et politiques et en veillant à leur mise en œuvre, s’ils veulent vraiment respecter leurs engagements de mettre fin à cette pratique préjudiciable partout dans le monde », a déclaré Volker Türk, Haut-commissaire des Nations unies aux droits de l’homme.