Le Syndicat national du secteur pétrolier du Tchad (Petrosynat) a adressé un cahier de doléances au ministre du Pétrole et de l’Energie, Djerassem Le Bemadjiel, pour lui faire part des difficultés de tout genre que traverse le secteur pétrolier et leur syndicat.

Le 8 avril dernier, lors d’une courte rencontre entre les délégués syndicaux représentant le Petrosynat et le ministre du Pétrole et de l’Energie, ces derniers ont tenu à lui adresser un cahier de doléances, pour lui faire, d’une part, de la situation que traverse le secteur pétrolier du Tchad en général, et d’autre part, les difficultés auxquelles font face les employés tchadiens dudit secteur. D’abord, le syndicat national du secteur pétrolier appelle le ministre de tutelle à relancer les discussions pour un dénouement satisfaisant relativement aux revendications des employés nationaux de Petrochad Mangara (PCM), filiale de Glencore Company, suite à la vente des actifs de Glencore à Perinco.

Autre préoccupation majeure des employés tchadiens du secteur pétrolier est le traitement des employés nationaux de la CNPCIC. Ces derniers, broyant du noir, demandent la relance des négociations sur la convention collective d’entreprise et surtout le respect du décret n°0892 relatif à l’effectif des travailleurs expatriés en République du Tchad. Aussi, demandent-ils l’application de l’article 246 du code du travail tchadien sur l’égalité de la rémunération pour un travail égal. L’exigence de l’accélération de transfert de compétence et le processus de nationalisation de poste conformément aux textes en vigueur en République du Tchad, n’a pas été perdu de vue par le Petrosynat.

Toujours en ce qui concerne la CNPCIC, le syndicat exige d’accorder la priorité d’embauche aux nationaux conformément à l’article 19.1 entre la République du Tchad et le consortium CNPCIC.

Pour les employés de la NRC, le Petrosynat demande l’implication du ministre du Pétrole et de l’Energie et celui de la Fonction publique et de la Concertation sociale pour la signature et la mise en application de la convention collective d’entreprise négociée depuis septembre 2020, en présence des inspecteurs du travail, sanctionnée par un Procès-Verbal signé par toutes les parties prenantes. Les délégués syndicaux de Petrosynat recommandent à la NRC de définir un plan de rotation de courte durée (45 jours sur site), qui donnera la chance à tous les employés d’être régulièrement sur le site en vue de développer leurs aptitudes au travail et parfaire le processus de transfert de technologie. Aussi, ils recommandent à la NRC d’organiser une formation par une institution compétente en fonction du besoin réel des employés après investigation minutieuse sur le terrain et un plan de suivi clair avec les objectifs réalistes.

Le sort des employés d’Esso Tchad, épine dans la chaussure de Djerassem

Après une crise qui a opposé les employés au major américain jusqu’à la fermeture du site de Komé, ces derniers, vent debout, revendiquent leurs salaires coupés pendant la période du lock-out. Le syndicat demande l’implication personnelle du ministre du Pétrole et de l’Energie, Djerassem Le Bemadjiel, aussi du même domaine qu’eux, de tout faire pour que les salaires coupés pour la période du lock-out soient reversés au personnel, si possible avant l’accord définitif de la transaction puisque les actifs d’ExxonMobil au Tchad et au Cameroun ont été vendus au junior anglais, Savannah Energy. Ils exigent enfin un protocole d’accord pour la préservation des acquis et la garantie des emplois d’au moins quatre (4 ans) pour les salariés nationaux.

Sur ces questions, ExxonMobil a déjà dit son dernier mot. Il n’est pas question de payer les salaires coupés car le trader américain a perdu des milliards lors de la fermeture du site. Ce qui a même occasionné une plainte d’ExxonMobil contre les délégués du personnel d’Esso Tchad, revendiquant plus de trente milliards, l’équivalent des pertes dues au lock-out. Ce dossier de paiement des salaires coupés est comme une épine dans la chaussure de Djerassem Le Bémadjiel.

Le ministre du Pétrole et de l’Energie, avant de solliciter une autre rencontre dans les prochaines semaines avec les délégués syndicaux représentant le Petrosynat, a reconnu la disparité et les irrégularités des grilles salariales entre les employés nationaux et les expatriés. Il informe avoir, en son temps, engagé un cabinet qui a commencé le travail sur cette question, mais cela n’a pas été suivi par ses successeurs. Il a enfin réaffirmé sa volonté d’impliquer le Petrosynat dans le prochain processus du genre qui sera relancé.