Le non-voyant brûlé autour de la grande mosquée de N’Djamena par un supposé militaire le 20 février dernier est décédé mardi 28 février des suites de ses blessures. Les associations de défense des personnes handicapées jurent de ne pas laisser l’affaire impunie.

Devant la morgue du Centre Hospitalo-Universitaire de Référence Nationale (CHURN) où le corps de Ronelta Djibrine est déposé, les personnes handicapées se sont mobilisées ce matin pour compatir et surtout exprimer leur colère par rapport à cet acte ignoble.

Le coordinateur de la plateforme revendicative de droit et intérêt des personnes handicapées, Ali Ossignbede Justin est inconsolable.

« Aujourd’hui c’est notre frère Djibrine, demain ça serait le tour d’une personne handicapée physique et ainsi de suite, c’est vraiment lamentable », regrette-t-il.

Les personnes handicapées ne décolèrent pas après le décès de leur collègue brulé vif

Le 20 février 2023, un homme qui se dit militaire, n’ayant pas reçu son salaire pendant 5 mois, a brûlé un non-voyant. La scène s’était déroulée devant la grande mosquée Roi Fayçal de N’Djamena.

Sous le coup de la galère, selon les riverains, le présumé militaire s’est arrêté subitement devant ce non-voyant mendiant. Le présumé corps kaki lui a versé de l’essence dessus avant d’allumer le feu.

« S’il n’a pas reçu son salaire, il connait chez le chef d’état-major, chez le Premier ministre de transition tout comme chez le Président de transition mais venir brûler une personne en situation de handicap c’est provoquer toutes les personnes handicapées du Tchad » s’indigne Justin.

Les personnes handicapées sont déterminées à aller jusqu’au bout de l’affaire. « Imaginez si c’était une personne handicapée qui brulait un militaire, ils vont nous chercher porte à porte, maison à maison, douche à douche pour nous jeter au fleuve », poursuit le coordonnateur de la plateforme.

Mais, les handicapés regrettent le fait qu’aucune autorité n’ait réagi jusqu’ici. Au regard de cet acte tragique, ils disent être en danger et si rien n’est fait d’ici peu de temps, ils vont se rendre justice eux-mêmes.

« On a nos textes qui nous protègent mais personne n’en tient compte. On est abandonné à notre triste sort, nos enfants meurent de faim, nos femmes ont quitté le foyer, et encore venir bruler une personne handicapée, c’est inadmissible, la vie humaine est sacrée », maugrée-t-il.

Aux dernières nouvelles, le présumé brûleur est déféré à la justice dans la matinée de ce mercredi 1er mars 2023 avant d’être transféré à la maison d’arrêt de Klessoum.