Les magistrats tchadiens demandent aux autorités l’institutionnalisation de leur Conseil supérieur, au même titre que les pouvoirs exécutif et législatif. C’est l’un des points approuvés par les magistrats lors d’une assemblée générale organisée ce 22 mars au palais de justice de N’Djaména.
Pour eux, après la déclaration du président de transition selon laquelle dans la prochaine constitution, le chef de l’Etat ne sera plus le président du Conseil supérieur de la magistrature, il est important que ce dernier soit une grande institution de la République. ‘’On veut que le Conseil supérieur de la magistrature soit institutionnalisé afin que le pouvoir judiciaire soit représenté et incarné, au même titre que les autres pouvoirs’’, réclame le vice-président du Syndicat des magistrats du Tchad (SMT), Abdoulaye Bono Kono.
Même si les critiques sont inévitables, Abdoulaye Bono, estime qu’elles doivent être ‘’saines’’. Surtout, dit-il, que les magistrats manquent de moyens pour remplir leurs missions. ‘’On fait l’objet souvent d’accusations. Le président a cité trois affaires ( NDLR, lors de la rentrée solennelle des avocats) : Sandana, Bol et N’Djaména. Pour le cas de N’Djamena, la relaxe a été faite de façon judicieuse. Il s’agissait d’une personne qui a été poursuivie pour un cas de vol mais le vol n’a pas été prouvé. Même s’il est un grand délinquant, c’est pour des faits passés. Il faut éviter de prendre la justice comme un bouc-émissaire lorsque les choses ne marchent pas. Il faut relayer les vraies informations au président de transition pour qu’il soit mieux renseigné’’, interpelle le vice-président du SMT.
Il demande aux autorités d’équiper les acteurs judiciaires. ’’La police judiciaire a reçu des moyens roulants. Ces officiers sont des collaborateurs directs du parquet. Ils sont équipés et outillés. Ce qui n’est pas le cas du procureur. Le président de transition doit s’asseoir pour voir les problèmes profondément. A chaque fois, ce sont les magistrats qui sont jetés à la pâture. Ce qui n’est pas juste. On n’a pas les moyens pour travailler’’, dénonce Abdoulaye Bono Kono.