Lors d’un point de presse tenu ce 24 mars, le comité de crise de Ngabo, représentant les résidents des lots 1 à 16, a dénoncé une décision judiciaire leur imposant un délai d’une semaine pour libérer leurs parcelles. Ils accusent des pratiques frauduleuses impliquant des complicités au sein des administrations judiciaires et foncières.

Réunis ce jour, les membres du comité de crise ont exprimé leur indignation face à ce qu’ils qualifient d’”injustice flagrante”. Selon eux, la cour d’appel de N’Djamena a rendu une décision leur ordonnant de quitter leurs parcelles (lots 1 à 16, section 3, îlot 91) dans un délai d’une semaine. Cette mesure, jugée insoutenable, les place dans une situation désespérée.

Moussa Idriss, chef de carré 23, affirme que les résidents, installés sur ces terres entre 1998 et 2004 bénéficiant de l’attribution de l’État, dont ils disposent des quittances, sont victimes d’une “vaste opération d’escroquerie foncière”. Il pointe du doigt des figures influentes. “Ces terres ont été attribuées par l’État, et nous disposons de fiches et de quittances d’attribution comme preuves”, martèlent les résidents.

Selon le comité, la justice a accordé raison à Mahamat Issa Soumaine et Ahmat Djeroua Erda, qui revendiquent les 16 lots en question, et a donné aux occupants une semaine pour libérer les lieux. Cette décision est perçue comme une attaque directe contre leurs droits fonciers.

Le comité accuse certains fonctionnaires du cadastre, des officiers de justice et des magistrats d’être complices dans une “fraude organisée”. “Depuis 2012, nous sommes privés d’une justice équitable. Les décisions sont influencées par des moyens financiers et des complicités au sein de l’appareil judiciaire”, déplorent-ils.

Face à cette situation, les résidents appellent les plus hautes autorités, notamment le président de la République et le ministre de la Justice, à intervenir pour garantir leurs droits fonciers et annuler cette décision d’expulsion. Ils mettent également en garde contre les conséquences potentielles de cette affaire, qui pourrait créer un précédent dangereux pour d’autres citoyens.

“Si nous perdons ce combat, d’autres subiront le même sort. Les bandes organisées continueront à s’approprier des terres avec l’aide de complices dans l’administration”, avertit un porte-parole du collectif.

Les habitants se disent déterminés à défendre leurs droits. Ils annoncent leur intention de saisir le parquet et le ministère de l’Urbanisme dès la semaine prochaine si aucune solution n’est trouvée. “Nous ne quitterons pas nos terres. Une justice équitable ne fonctionne pas ainsi”, a conclu Moussa Idriss.