Le président du Conseil de l’Ordre des avocats du Tchad, Me Djerandi Laguerre Dionro a décrié, lors d’un point de presse ce samedi, la violation des droits de l’homme lors des événements d’Abéché.

« Le Barreau du Tchad est extrêmement préoccupé par la violence exercée par les forces de sécurité sur les populations du Ouaddaï », a tonné Me Djerandi Laguerre Dionro. Le bâtonnier indique que des images et vidéos qui « font froid au dos » montrent des actes « inadmissibles » des forces de sécurité qui se comportent exactement comme « sur un champ de bataille » alors qu’elles ont affaire à des populations civiles qu’elles doivent sécuriser, protéger et encadrer s’il s’agit d’une manifestation pacifique.

Ces forces, insiste le président du Conseil de l’ordre des avocats, au lieu de rester dans leur mission régalienne, « se sont muées en force d’insécurité vis-à-vis de la population du Ouaddaï, à la gâchette facile, tirant à balles réelles, ce qui a eu pour conséquences de pertes humaines et des blessés ».

Le Barreau du Tchad rappelle au gouvernement que l’ordre et la sécurité publique ne sauraient justifier de « violations flagrantes » des droits de l’homme, notamment les traitements « cruels, inhumains et dégradants ou la perte de vies humaines ».

Le Barreau exige donc qu’une enquête « sérieuse et indépendante » soit menée et que les membres des forces de sécurité impliqués dans ces « bavures » soient traduits le plus tôt devant les juridictions. En outre, il n’exclut pas l’option de la saisie des juridictions internationales notamment la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples pour ces « violations massives » des droits humains.