Affamés, les prisonniers de la Maison d’arrêt de Moïssala, dans la province du Mandoul, se sont révoltés en cassant les portes des cellules et le mur. Ils ont été transférés à l’établissement pénitentiaire du chef-lieu provincial, Koumra.

Depuis le mois d’avril 2024, informe une source judiciaire, la Maison d’arrêt de Moïssala ne reçoit plus de vivres. La raison : une grève des fournisseurs des Maisons d’arrêt pour exiger le paiement de leurs créances par l’Etat tchadien.
‘’Au début de la crise, une commission locale était mise sur pied pour faire des quêtes pour la prise en charge alimentaire des détenus mais arrivé au mois de juillet, la situation était intenable’’, confie notre source.
Dans la nuit du 25 au 26 juillet 2024, ‘’les détenus se sont révoltés en cassant toutes les portes des cellules et en démolissant le mur’’, rapporte notre interlocuteur.

Ils ont été ‘’tous’’ transférés à la maison d’arrêt de Koumra du 27 au 29 juillet 2024. ‘’Cependant, ni les portes et mur endommagés ne sont réparés ni la question de l’alimentation n’est réglée et les détenus dont les dossiers sont en cours croupissent en prison sans que leur cause ne soit examinée’’, déplore-t-il.

La Maison d’arrêt de Moïssala est connue pour ses mauvaises conditions de détention. Au mois de mars dernier, deux prisonniers y sont morts. Entre octobre et novembre 2022, plus de 230 détenus se sont évadés. Des évasions précédées d’une grève de la faim pour mauvaises conditions de détention.