Dans la matinée de ce 3 décembre, plusieurs établissements du 9ᵉ arrondissement de N’Djaména n’ont pas fonctionné normalement.

Au lycée de Walia, le plus grand établissement scolaire du 9ᵉ arrondissement, règne un calme précaire. Les salles de classe sont presque toutes vides, et quelques élèves, regroupés ça et là dans la cour, s’apprêtent à rentrer chez eux. « On avait un devoir de français, mais à cause de la perturbation de ce matin, il n’a pas eu lieu », indique un élève de la classe de 3ᵉ C du lycée de Walia 1. Son camarade, visiblement dépité par ce déplacement inutile, quitte déjà les lieux. Interrogé, le proviseur du lycée de Walia 3 a sèchement rétorqué : « Vous ne venez que lorsqu’il y a des perturbations. Allez dire à vos gens que je n’ai rien à déclarer. » D’autres responsables, également approchés, ont refusé de se prononcer.

Non loin de là, au lycée-collège Agora, moins de dix élèves sont présents, alors que toutes les classes sont vides et fermées. Des briquaillons, jetés sur les toits et dans la cour, sont encore visibles. « Vers 8 h 30, des élèves du lycée de Walia sont venus nous perturber en lançant des cailloux partout. Ils ont endommagé quelques salles. Nous avons des petits enfants avec nous, et cela peut leur causer une psychose. À chaque grève, nous sommes ciblés », déplore Djimdibaye Bollibang, proviseur de cet établissement.

Un scénario similaire s’est déroulé à l’école primaire Associée de Walia, où « il y avait une débandade totale », confie un responsable administratif. Les cours prévus pour l’après-midi n’ont pas eu lieu.

Ce 3 décembre marque le début de la grève de trois jours du Syndicat indépendant des enseignants du Tchad (SIET), non reconnu par le gouvernement. Le SIET réclame, entre autres, le rétablissement des salaires des enseignants suspendus, la relecture des différents actes d’affectation, la revalorisation des primes de logement, l’augmentation des indices salariaux et sa reconnaissance officielle. « Personne ne nous a contactés pendant les deux semaines de préavis de grève », déclare Djimoudouel Faustin, président du SIET.