Le vendredi 27 mai, le barreau du Tchad a fait le point sur sa grève déclenchée le 17 mai et a condamné les tueries de Kouri Bougoudi dans le nord du pays. Ces points ont été évoqués lors d’un point de presse.
C’est à l’issue d’une assemblée générale que le barreau du Tchad a décidé de maintenir sa grève déclenchée le 17 mai. Une cessation de travail pour exiger la libération des personnes arrêtées à la suite de la marche de la plateforme Wakit tamma du 14 mai contre la politique française au Tchad. Parmi ces personnes détenues actuellement à la prison de haute sécurité de Moussoro, figure deux avocats, Me Max Loalngar et Mbainaissem Koudé. Depuis leur arrestation, le barreau continue de dénoncer la procédure de leur mise en détention qu’il qualifie d’arbitraire en violation de la Loi 33 régissant la profession des avocats.

Au second point, le barreau du Tchad, par la voix de son président, Me Djerandi Laguerre Dionro a condamné les violences dans la localité de Kouri Bougoudi dans la province du Tibesti au nord du pays. Selon lui, ces exactions portent une atteinte grave aux droits humains dont le droit à la vie.
« Le barreau du Tchad relève une fragilisation continue du tissu social sur l’ensemble du territoire national et la banalisation de la vie humaine pourtant sacrée » a déclaré Me Djerandi Laguerre Dionro.
Le barreau a appelé à la responsabilité du gouvernement de transition afin que des mesures et dispositions soient prises pour ramener le calme à Kouri Bougoudi, assurer le respect des droits humains, la paix et la quiétude dans cette localité et sur l’ensemble du territoire.
Par ailleurs, il exige que la lumière soit faite sur ces violences des droits humains à Kouri Bougoudi et que les responsables et complices de ces situations soient traduits devant les juridictions. Tout en appelant les parties prenantes à ces conflits à un arrêt immédiat, le barreau a rappelé au gouvernement d’assumer son devoir régalien qui est d’assurer la sécurité sur l’ensemble du territoire national et de permettre la jouissance pleine des droits de l’homme à tous les citoyens sans discrimination et sans exception.
Le conflit de Kouri Bougoudi a éclaté au début de la semaine selon le gouvernement. D’après N’Djamena ce conflit oppose des bandes d’orpailleurs dans la zone. Suite à cela, le pouvoir de transition a dépêché le ministre de la Défense sur les lieux. A l’heure actuelle, aucun bilan officiel n’est encore dressé. Mais déjà on parle de dizaines, voire de centaines morts et des blessés.