Le palais du 15 janvier qui était géré par la présidence de la République passe sous la tutelle du ministère de la culture. L’annonce a été faite le samedi 25 juin 2022 par le ministère de la Culture et de la Promotion de la diversité. Quelques artistes rencontrés expriment leurs sentiments de satisfaction mais affirment qu’il reste beaucoup à faire en ce qui concerne le statut de l’artiste tchadien.

Situé dans le 8e arrondissement de N’Djamena au quartier Ndjari, le palais du 15 janvier sera désormais géré par le ministère de la culture. C’est un édifice qui a abrité plusieurs grands événements qui ont marqué l’histoire du Tchad. La Conférence nationale souveraine (CNS), ouverte le 15 janvier 1993, l’investiture de feu président Maréchal Idriss Deby Itno en 1996, 2001, 2006, 2011. Au départ, on l’appelait palais du peuple. On l’a ensuite rebaptisé palais du 15 janvier en référence à la Conférence nationale souveraine du 15 janvier 1993.

Le Tchad est un pays aux multiples cultures. Ce transfert de gestion au ministère de la culture est un hommage que le gouvernement rend à la culture tchadienne en général et à ses acteurs en particulier. La nouvelle fait parler dans le milieu artistique.

Pour Cidson Alguewi, musicien de son état, il est très tôt de jubiler. “Si le gouvernement se rend compte du rôle de la culture dans ce pays, c’est une bonne chose. Maintenant quelles seront les modalités et les techniques d’utilisation de ce palais ? On le sait pas encore. Il ne faut pas qu’après ça tourne au vinaigre”, se réserve-t-il. Et de se prononcer sur la question du statut de l’artiste tchadien. “Pour moi ça ne change en rien le statut de l’artiste, le plus important dans un pays c’est d’abord le statut de l’artiste. On aura beau donner le palais de la culture mais si les artistes ne sont pas respectés à leur juste valeur ça ne servira pas à grande chose “, soulève-t-il.

De son côté, Hervé la Merveille, promoteur culturel et animateur radio, accueille avec faste la nouvelle mais il propose que l’édifice soit aménagé. “C’est déjà une bonne nouvelle mais si on peut encore investir et aménager un peu la salle pour qu’elle réponde aux normes d’une salle culturelle, ce sera bien. Il y a aussi la question de sa position qui n’est pas bonne. Mais bon le palais de la culture a un espace incroyable”, a t-il analysé.

Les acteurs de la culture à savoir les danseurs, les comédiens, les sculpteurs, les musiciens et autres qu’on a eu à rencontrer se réjouissent de cette nouvelle mais demandent des améliorations en ce qui concerne le droit d’auteur et le statut de l’artiste .

Toguyallah Mboguerienne, stagiaire