Tchadinfos a interrogé le politologue et juriste, Dr Maoundonodji Gilbert sur le gouvernement de transition formé le 2 mai par Pahimi Padacké Albert. Dans son analyse, il le qualifie de “gouvernement de pré-transition”.

Le 2 mai dernier, plus d’une dizaine de ministres de l’ancienne majorité ont repris leurs costumes. Quelques figures de l’opposition ont également fait leur entrée dans le gouvernement dit de transition de PPA. Un gouvernement composé de 40 membres dont 31 ministres et 9 neuf secrétaires d’Etat. Certains d’entre eux ont déjà pris fonction. D’autres pas encore.

Pour le politologue et juriste, Dr Maoundonodji Gilbert, l’équipe de PPA n’est pas représentative. Elle manque, d’après lui, des personnes qui incarnent les aspirations de la population. “Au stade actuel, moi je considère comme un gouvernement de pré-transition. Parce que les gens sont en place pour assurer la continuité de l’Etat’’, analyse-t-il. Dans un gouvernement de transition, poursuit-il, il faut mettre la société civile dans une instance importante qui est le Conseil national de transition pour légiférer, faire les lois pour accompagner le processus. ”Moi je pense que c’est l’instance où les différentes forces sociales et politiques doivent être représentées. Le gouvernement de transition va intervenir après le dialogue’’, projette le politologue et juriste. Un dialogue impartial qui doit “intégrer les représentants des groupes armés dans le gouvernement, d’intégrer les membres de la société civile dans le gouvernement’’.

Ce gouvernement majoritairement composé des hommes politiques n’est pas équilibré, déplore le politologue. Il doit faire place “non pas à des forces politiques uniquement, mais des forces représentatives des forces politiques et sociales pour engager le processus de transition. Mais à la grande surprise, ce gouvernement est exclusivement représentant de partis politiques’’.

40 membres pour assurer la transition, “c’est un gouvernement pléthorique comme si c’est un gouvernement de coalition à l’issue d’une campagne électorale où on veut satisfaire les alliés politiques. Certains ne sont pas à leur place’’, peste Dr Maoundonodji Gilbert. ‘’Maintenant on n’a pas besoin de secrétaires d’Etat…Les secrétaires d’Etat sont des doublons, si un ministre est absent l’autre peut assumer son intérim, ou son cabinet est là. Dans une phase de transition, on fait un gouvernement resserré. D’une vingtaine ou trentaine de membres au maximum’’, estime-t-il.

A quel genre de dialogue s’attendre ?

A cette question, le politologue et juriste émet plusieurs hypothèses. ‘’Cela pourra prendre plusieurs formes. On a le ministre d’Etat en charge de réconciliation et de dialogue. C’est à lui de définir sur la base de cahiers de charges comment ce dialogue peut se dessiner’’. Tout de même il paraît possible que “ce ministre se dote d’une équipe de gens sages pour réfléchir à comment mener ce dialogue. Ça peut prendre la forme d’une table ronde, une conférence de réconciliation nationale. Aussi un processus de la justice transitionnelle qui est la commission vérité, justice et réconciliation’’.