Le ministre tchadien de la Justice et des Droits humains, Youssouf Tom, a présenté ce vendredi à la presse les grandes lignes de la participation du Tchad à la 91ᵉ session du Comité pour l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes (CEDAW), qui s’est tenue à Genève du 16 juin au 4 juillet 2025.

Au cours de cette session, le cinquième rapport périodique du Tchad a été examiné par les experts du Comité. Ce rapport expose les efforts entrepris par le gouvernement pour mettre en œuvre les dispositions de la Convention, ratifiée par le pays en 1995.

Le Comité, informe le ministre, a salué les progrès réalisés ces dernières années, notamment l’adoption en 2023 d’une nouvelle Constitution consacrant l’égalité entre les sexes dans toutes les sphères de la vie privée et publique et la promulgation, en 2025, d’une loi relative à la prévention et à la répression des violences faites aux femmes et aux filles. D’autres textes antérieurs, tels que la loi interdisant le mariage des enfants et les mutilations génitales féminines, ainsi que celle relative à la lutte contre la traite des êtres humains, ont été mentionnés parmi les avancées notables.

Sur le plan institutionnel et politique, le Comité a reconnu les efforts déployés par le Tchad pour renforcer l’égalité de genre à travers l’adoption de plusieurs plans d’action nationaux. Parmi ceux-ci figurent le Plan national pour les femmes, la paix et la sécurité 2023-2027, le Plan d’action pour l’élimination des mutilations génitales féminines 2019-2023, ainsi que la Politique nationale de genre adoptée en 2017.

Cependant, relève Youssouf Tom, malgré ces avancées, le Comité a soulevé plusieurs préoccupations. Il a notamment pointé la persistance des violences faites aux femmes, le maintien de stéréotypes discriminatoires, le manque de ressources pour les mécanismes de protection, ainsi que la faible participation des femmes à la vie politique et publique. Des inquiétudes ont aussi été exprimées concernant l’accès des femmes à la justice, aux ressources économiques et naturelles, ainsi que la prise en charge des victimes de violences sexuelles.

Pour relever les défis, le ministre informe que les recommandations issues de l’examen de ce 5ème rapport feront l’objet d’une large vulgarisation afin que les autorités traditionnelles et religieuses puissent être impliquées dans la politique du gouvernement pour l’autonomisation de la femme et de la fille tchadiennes.