Le comité de pilotage du projet de la Fenêtre nationale de la Facilité régionale de stabilisation du bassin du Lac Tchad tient sa deuxième réunion ce mardi 23 février dans un hôtel de la capitale.

Dans le bassin du lac Tchad, les populations affectées par les violences extrémistes attribuées au groupe Boko Haram ont développé un sentiment de marginalisation et d’abandon par l’Etat dont l’absence des services les a exposées aux tentations des groupes extrémistes violents.

C’est dans ce contexte qu’après l’adoption en août 2018 de la Stratégie régionale de stabilisation par la Commission du bassin du lac Tchad (CBLT), la Commission de l’Union africaine et les partenaires, la Facilité régionale de stabilisation du bassin du lac Tchad a été lancé en juillet 2019 par le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD). En plus de cette fenêtre régionale qui concerne les quatre pays membres de la CBLT (Cameroun, Niger, Nigéria et Tchad), quatre fenêtres nationales de stabilisation ont été lancées. Celle du Tchad a été adoptée en octobre 2019 et a commencé à être mise en œuvre en 2020 dans les provinces du Lac et du Hadjer Lamis. Douze localités ont été ciblées dans les deux provinces à raison de six par province. Guitté dans le Hadjer Lamis et l’île de Ngalamia dans le Lac ont été retenues pour la phase test. L’équipe du projet justifie ce choix par le fait que ce sont deux localités très exposées à l’extrémisme violent et qui avaient vécu des attaques et des dégâts significatifs ces dernières années

La réunion du comité de pilotage de ce 23 février, dirigée par le président dudit comité, le ministre de l’Economie, de la Planification du Développement et de la Coopération Internationale, Issa Doubragne, vise donc à évaluer le chemin parcouru et orienter les actions futures.

Selon le rapport d’activité de 2020, les objectifs principaux visés par la stabilisation au Tchad sont :

  • Le rétablissement de l’autorité de l’Etat ;
  • La restauration de la confiance entre l’Etat et les communautés et
  • L’accès des populations aux services sociaux et aux moyens de subsistance.

Selon le rapport, « les résultats obtenus restent provisoires, car leur impact dépendra d’une durée plus longue. Dans l’ensemble, ils indiquent des progrès vers l’atteinte des objectifs de la stabilisation. Le bilan 2020 montrent une amélioration des indicateurs dans toutes les composantes du projet ».

Les investissements sur le terrain sont notamment l’appui aux populations en moyens de production (agriculture, pêche, petit commerce), la construction et/ou l’équipement des infrastructures (collège d’enseignement général, logements pour deux familles, marché rural, centres de loisir), formation et implication des communautés locales pour la mise en œuvre du projet à travers des comités locaux de stabilisation, l’accroissement de la présence des forces de sécurité ainsi que leur équipement dans les zones cibles, etc. « En 2020, grâce aux interventions du projet, l’on a pu noter une amélioration significative de la sécurité et du bien-être communautaires dans les localités cibles », souligne le rapport.

Pour le nouveau Représentant Résident du PNUD au Tchad, Kamil Kamaluddeen, « malgré un début difficile, nous commençons à voir des progrès notables vers l’objectif global  de co-création d’un environnement de paix et de stabilité dans la zone du projet ». Pour lui, « Le Tchad, le lac Tchad et le Sahel restent une priorité majeure pour le PNUD ». Il promet donc que son institution continuera à travailler aux côté du gouvernement dans « la transformation structurelle de son paysage institutionnel et administratif ainsi que dans le renforcement des services sociaux de base ».

De son côté, le secrétaire exécutif de la CBLT, l’ambassadeur Mamman Nuhu a remercié les différents partenaires avant d’indiquer que «Les progrès significatifs réalisés constituent la preuve de notre volonté d’améliorer les conditions de vie des populations de la région ».  

Le ministre de l’Economie, de la Planification du Développement et de la Coopération Internationale, Issa Doubragne qui préside le comité de pilotage a souligné que « Sans la sécurité et le bien-être communautaire, les infrastructures de base, les services sociaux, les moyens de subsistance ne trouveront pas de populations preneuses ».     

A noter que l’Allemagne, les Pays-Bas, l’Union européenne et le PNUD ont financé le projet en 2020 à hauteur de plus de 4,6 millions de dollar américain dont plus de 4,2 millions ont été dépensés.