Les États-Unis ont exclu, le 1er janvier dernier l’Éthiopie, le Mali et la Guinée de l’Agoa (African Growth and Opportunity Act). Ce qui n’est pas le cas du Tchad.

Les Etats-Unis ont jugé que les actions entreprises par les gouvernements de l’Ethiopie, du Mali et de la Guinée violent les principes de l’AGOA qui offre des avantages commerciaux aux pays africains.

Cet accord garantit un accès en franchise de droits à des milliers de produits sur le marché américain pour de nombreux pays africains. Sous réserve des conditions remplies concernant les droits de l’homme, la bonne gouvernance et la protection des travailleurs, mais aussi de n’appliquer aucune interdiction douanière pour les produits américains sur leur territoire. La liste des pays bénéficiaires est révisée tous les ans.

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L’Éthiopie est confronté depuis un an à un conflit militaire entre le Front populaire de libération du Tigré (TPLF) et les forces gouvernementales. L’administration américaine a exhorté à plusieurs reprises les parties éthiopiennes au conflit à négocier sans aucune condition préalable. Mais sans succès.

Quant à la Guinée, l’armée a renversé en septembre le président Alpha Condé. Le pays est dirigé désormais par le chef de la junte, le colonel Mamady Doumbouya. Le pays n’a toujours pas donné de garantie pour une remise du pouvoir aux civils. Quant au Mali, il a connu deux coups d’État militaire en l’espace de quelques mois, en août 2020 puis en mai 2021, et est désormais dirigé par le chef des putschistes, le colonel Assimi Goïta. Les deux coups d’État ont été vivement critiqués au niveau international et les responsables ont été sanctionnés sur les plans diplomatiques et économiques.

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C’est donc pour ces raisons que les USA ont décidé de sévir contre les trois pays. Ce qui n’est pas le cas du Tchad. En effet, après la mort au combat du président Idriss Déby Itno, l’armée a pris le pouvoir en mettant en place le Conseil militaire de transition (CMT). Un acte que certains avaient qualifié de coup d’Etat. L’Union africaine, après un temps d’hésitation, a décidé que ce n’est pas un coup d’Etat au vu de la singularité du cas tchadien et a décidé d’accompagner la transition.

Une position sur laquelle se sont alignées les principales organisations et puissances du monde. La décision de la première puissance du monde d’épargner le Tchad, contrairement à l’Ethiopie, au Mali et à la Guinée, s’inscrit sans doute dans cette logique.