JOURNEE MONDIALE DE LA FILLE – Ce 11 octobre marque la journée internationale de la fille. Le Tchad, à l’instar d’autres pays, commémore cette journée. Elle est célébrée dans le cadre de la promotion des droits de la fille. Cependant, qu’en est-il du respect des droits de la fille au Tchad ?

« Ma voix, l’égalité pour notre avenir » est le thème retenu pour la commémoration de la journée internationale de la Fille, édition 2020. Déclarée le 11 décembre 2011 par l’Assemblée Générale des Nations-Unies et célébrée pour la première fois en 2012, la journée internationale des filles met l’accent sur la nécessité de relever les défis auxquels sont confrontées ces dernières. Elle est donc initiée pour promouvoir l’autonomisation des filles et le respect de leurs droits dans le monde. Mais, dans de nombreux pays, et surtout africains, le respect des droits de la fille pose un véritable problème.

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Au Tchad par exemple, la scolarisation de la fille est à un taux faible. Sur une population de 2,3 millions de personnes en âge de scolarisation, seulement 43% d’entre elles partent à l’école, mentionne le rapport du ministère de l’éducation publié en 2015. Jusqu’à nos jours, l’attachement de la population envers les pesanteurs socio-culturelles peuvent justifier cette faible statistique. Pourtant, la scolarisation fait partie de leurs droits fondamentaux et il y a des textes et lois qui la régissent.

La pratique de l’excision bat son plein

En plus de ce faible taux de filles scolarisées, sur le plan sanitaire, le phénomène de l’excision continue son parcours. Selon un rapport de l’ONU sur le Tchad, environ 80% des filles sont excisées entre 5 et 14 ans. Une pratique qui enfreint leur épanouissement. Rien qu’en juillet et août 2020, plus d’une centaine des filles ont été victimes de cette pratique dans le sud du pays notamment dans le Logone oriental et le Mandoul. Une pratique pourtant interdite au Tchad.

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Le mariage des enfants aussi

66,9% des filles sont mariées avant l’âge de 18 ans au Tchad révèle l’enquête démographique sur la santé de 2015. Pour bannir cette pratique, le président de la République Idriss Deby Itno à travers l’ordonnance 006/PR/2015 fixe l’âge minimum requis pour le mariage à 18 ans. Cette loi punit d’un emprisonnement de 5 à 10 ans et aussi d’une amende de 500.000 à 5millions de FCFA, toute personne, autorité civile, autorité religieuse et traditionnelle qui contraint une ou un mineur à se marier. Mais, jusque-là, les tchadiens se résignent à respecter cette règle et continue à se plaire dans cette pratique. Le phénomène est profondément ancré dans la tradition et les mœurs de plusieurs familles. Les pesanteurs socioculturelles, les inégalités basées sur le genre, la pauvreté et autres constituent les causes principales de ce fléau.

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