Même si la 4G restera le principal moteur de la croissance du marché de la téléphonie mobile en Afrique subsaharienne d’ici la fin de la décennie en cours, la GSMA s’attend à ce que la 5G accapare 16 % de l’ensemble des abonnements à cette échéance.
Le taux d’adoption des smartphones en Afrique subsaharienne devrait atteindre 87% en 2030 contre 51% en 2022, selon un rapport publié le 27 février par l’Association mondiale des opérateurs et constructeurs de téléphonie mobile (GSMA) et consulté par l’agence Ecofin.
Intitulé « The Mobile Economy 2023 », le rapport précise que l’Afrique subsaharienne figure parmi les régions qui connaîtront une forte augmentation de l’adoption des téléphones mobiles intelligents à l’échelle mondiale d’ici la fin de la décennie en cours aux côtés de l’Asie-Pacifique et de l’Amérique latine, grâce la baisse des prix de ces appareils et de la forte proportion des jeunes dans sa population. La plupart des nouveaux utilisateurs de téléphones mobiles sont en effet des natifs du numérique (digital natives), qui utilisent leurs appareils pour de multiples activités autres que les appels vocaux et les SMS traditionnels.
A l’échelle mondiale, le taux d’adoption des smartphones devrait atteindre 92% à la fin de la décennie contre 76% en 2022.
Le rapport révèle également que le trafic mensuel moyen des données mobiles en Afrique subsaharienne devrait quasiment quadrupler d’ici 2028 pour atteindre 18 gigaoctets (Go) par utilisateur contre 4,6 Go en 2022. Cette croissance la consommation des données mobiles sera notamment tirée par une plus grande couverture par des réseaux mobiles à large bande, l’accessibilité des smartphones et développement des marchés du mobile gaming et du streaming vidéo.
Le trafic mensuel moyen des données mobiles en Afrique subsaharienne restera cependant inférieur à la moyenne mondiale, qui passera de 15 Go par utilisateur en 2022 à 45 Go en 2028.
L’Association mondiale des opérateurs et constructeurs de téléphonie mobile indique d’autre part que le nombre des abonnements aux réseaux de cinquième génération (5G) au sud du Sahara devrait atteindre 213 millions en 2030, soit 16 % de l’ensemble des abonnements aux réseaux de téléphonie mobile à cette échéance, contre 1% seulement en 2022.
Recul marqué des réseaux 2G et 3G
La 4G restera le principal contributeur aux nouveaux abonnements dans la région jusqu’en 2030. Elle devrait représenter environ 47% des abonnements mobiles à cet horizon contre 22% en 2022.
La 3G verra sa part tomber de 55% en 2022 à 35% en 2030. La 2G, qui représentait encore 22% du total des abonnements en Afrique subsaharienne en 2022, devrait aussi reculer rapidement à mesure que les opérateurs font migrer leurs abonnés vers les réseaux 4G et 5G. Sa part devrait se limiter à 2% du total des abonnements à la fin de la décennie en cours.
6,3 milliards d’abonnés en 2030
Le rapport précise par ailleurs que le monde comptait 5,4 milliards d’abonnés uniques aux réseaux de téléphonie mobile, toutes générations confondues, à fin 2022. Ce chiffre devrait atteindre 6,3 milliards en 2030. L’Afrique subsaharienne et l’Inde représenteront près de la moitié des nouveaux abonnés dans le monde d’ici la fin de la décennie, étant donné que les autres marchés plus matures s’approchent de la saturation. Dans toutes les régions, ce sont surtout les jeunes et les populations rurales qui constitueront les plus gros contingents des nouveaux abonnés.
Sur un autre plan, l’Association mondiale des opérateurs et constructeurs de téléphonie mobile s’attend à ce que le secteur génère 5 % du PIB mondial en 2030, soit une valeur ajoutée économique d’environ 6000 milliards de dollars.