Le ministère des Affaires étrangères soudanais, cité par l’AFP, a démenti la présence au Soudan du groupe de sécurité russe Wagner, après que des diplomates occidentaux ont accusé cette société privée de mener des “activités illicites” dans le pays.

“Au Soudan, le groupe Wagner mène des activités illicites en rapport avec l’extraction de l’or”, ont affirmé lundi des diplomates de la Norvège, du Royaume-Uni, et des Etats-Unis dans un article conjoint publié par un média local dans lequel ils critiquent l’invasion russe de l’Ukraine. “Les activités du groupe compromettent la bonne gouvernance et le respect de l’Etat de droit pour lesquels le peuple soudanais se bat depuis la révolution”, estiment les trois diplomates occidentaux en faisant référence à la révolte populaire qui a conduit à la chute du dictateur Omar el-Béchir en avril 2019.

“Il est surprenant et déplorable de voir que les auteurs de l’article (…) tentent délibérément de lier le Soudan au conflit en Ukraine”, a réagi mardi le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué, dont l’AFP a eu copie. Il a “nié complètement” les allégations à propos de “la présence de la société de sécurité russe au Soudan et des activités d’entraînement, d’exploitation minière, et autres activités contraires à la loi”.

Sous Omar el-Béchir, la Russie était l’unique pourvoyeur d’armes du pays, alors soumis à un strict embargo international. En 2017, Béchir et le président russe Vladimir Poutine ont conclu des accords d’extraction d’or et négocié la construction d’une base navale sur la mer Rouge, selon le European Council on Foreign Relations (ECFR).

La Russie est accusée depuis des années de recourir à des paramilitaires privés et de les déployer sur des terrains de conflit, en Syrie comme en Centrafrique ou au Mali. En juillet 2020, le Trésor américain annonçait des sanctions contre Yevgeny Prigozhin, citoyen russe qui passe pour le patron des mercenaires de Wagner, l’accusant “d’exploiter les ressources naturelles du Soudan pour son enrichissement personnel”.

Après 25 ans d’embargo, le Soudan commençait à peine à entrevoir des lendemains meilleurs. Mais le putsch d’octobre l’a replongé dans l’isolement économique et y a aggravé la pauvreté selon des experts. Des milliers de Soudanais manifestent chaque semaine pour dénoncer la répression mais aussi la mainmise des militaires sur la politique et l’économie.