Le conflit qui oppose l’Ukraine à la Russie risque de menacer la sécurité alimentaire mondiale. Ces deux pays produisent, à eux seuls, 30% du blé mondial. Le Tchad qui importe indirectement de l’Ukraine la majorité de son blé n’a pas encore vu venir cette menace. Le secrétaire général du Conseil national des importateurs, investisseurs, industriels tchadiens et exportateurs (CONITE),Mahamat Nour Abakar Malloumi que Tchadinfos a rencontré tire la sonnette d’alarme.
La guerre russo-ukrainienne qui se déroule en ce moment, à des milliers de kilomètres de nos frontières, n’est pas si loin sur le plan économique. La Russie et surtout l’Ukraine avec ses terres noires sont le grenier du monde en matière de production de blé.
Le conflit en cours mettra en péril cette production. Le Tchad, consommateur de blé, dépend largement du blé ukrainien. « Le blé est une denrée de base pour la fabrication de farine, le pain, les beignets et les pâtes alimentaires », fait savoir le SG du Conite.
La plupart du blé importé par les commerçants tchadiens proviennent de la France, la Turquie et récemment du Cameroun – « Mais ces pays même importent leur blé de la Russie et de l’Ukraine pour les transformer en farine dans les moulins avant d’exporter sous forme de produits finis. Les deux pays restent les pourvoyeurs du blé dans le monde » poursuit-il.
Pour le SG du Conite et aussi homme d’affaires, le danger au niveau local vient lorsque le blé ukrainien ou russe connait une pénurie et que les consommateurs du pain et des pattes alimentaires se déversent sur les céréales locales. Ce qui va provoquer une forte pression sur les céréales locales parce que la demande va être plus élevées que l’offre. Conséquence, les prix des produits céréaliers vont augmenter en flèche.
« C’est pour dire que même nos céréales produites au Tchad ne sont pas à l’abri par l’effet domino de la crise en Russo-ukrainienne. On est carrément liés par ce qui se passe dans ces pays » ajoute-t-il.
Face à ce danger qui risque de déstabiliser le train de vie de beaucoup de Tchadiens, le SG du Conite demande aux autorités du pays d’anticiper cette crise alimentaire qui se profile à l’horizon et aux opérateurs économiques de se préparer en conséquence.
« Les gens sont tellement occupés par la politique, la réconciliation nationale c’est bon mais manger à sa faim c’est encore mieux. Ce qui se passe en Ukraine n’est pas si loin que ça. Surtout, sur le plan économique et alimentaire »
Homme d’affaires, commerçants et l’Etat qui est leur partenaire, doivent s’assoir pour réfléchir sur une solution afin d’assurer un stock de sécurité pour la population tchadienne.