Le chassé-croisé diplomatique entre la Russie et les États-Unis se poursuit en Afrique. Quelques jours après la tournée du chef de la diplomatie russe sur le continent, son homologue américain va se rendre en Afrique du Sud, en République démocratique du Congo et au Rwanda.

Le secrétaire d’État américain Antony Blinken entamera, le 7 août, une tournée de six jours en Afrique, qui le conduira en Afrique du Sud, en République démocratique du Congo (RDC) et au Rwanda, selon un communiqué publié le 29 juillet par le département d’État.

Lors de son deuxième déplacement sur le continent depuis sa prise de fonctions, Anthony Blinken « lancera la stratégie des États-Unis pour l’Afrique subsaharienne qui renforce le point de vue des États-Unis selon lequel les pays africains sont des acteurs géostratégiques et des partenaires essentiels pour les questions les plus urgentes de notre époque, qu’il s’agisse de promouvoir un système international ouvert et stable, de s’attaquer aux effets du changement climatique, de l’insécurité alimentaire et des pandémies mondiales, ou de façonner notre avenir technologique et économique », a-t-on précisé de même source.

En Afrique du Sud, première étape de son voyage, le chef de la diplomatie américaine dirigera sa délégation dans le cadre du dialogue stratégique entre les USA et l’Afrique du Sud afin de « renforcer et d’approfondir l’engagement de Washington en faveur de la coopération bilatérale sur les questions mondiales ainsi que sur un grand nombre de priorités communes, notamment la santé, les infrastructures, les échanges commerciaux et les investissements ainsi que le climat ».

À Johannesburg, il participera à la célébration sud-africaine de la Journée nationale des femmes.

En République démocratique du Congo, les 9 et 10 août, Antony Blinken devrait rencontrer des hauts responsables du gouvernement et des membres de la société civile pour discuter de la nécessité d’assurer « des élections libres, inclusives et équitables en 2023 » et de « promouvoir le respect des droits humains et de protéger les libertés fondamentales ».

Ces entretiens porteront également sur la lutte contre la corruption, le soutien au commerce et à l’investissement, la résolution de la crise climatique, le renforcement de la résilience agricole et le soutien aux initiatives régionales africaines visant à promouvoir la paix dans l’est de la RDC et dans la région des Grands Lacs.

Au Rwanda (10-12 août), le secrétaire d’État américain devrait rencontrer de hauts responsables du gouvernement et des membres de la société civile pour discuter des « priorités communes », notamment le maintien de la paix et le rôle que le gouvernement rwandais peut jouer pour réduire les tensions et les violences actuelles dans l’est de la RDC.

Il évoquera par ailleurs les « questions relatives à la démocratie et aux droits humains, notamment la répression transnationale, la limitation de l’espace pour la dissidence et l’opposition politique ». Dans ce cadre, le patron de la diplomatie américaine appellera à la libération de l’opposant Paul Rusesabagina, qui purge une peine de 25 ans de prison. Ce fondateur du Mouvement rwandais pour le changement démocratique (MRCD), un parti d’opposition non reconnu par Kigali, bénéficie du statut de résident permanent américain.

La nouvelle tournée africaine d’Antony Blinken intervient alors que la Russie tente d’étendre son influence sur le continent et met les dirigeants africains en garde contre les dangers d’un monde unipolaire régi par les États-Unis. Lors d’un discours prononcé, le 27 juillet, devant un parterre de diplomates africains réunis à Addis-Abeba, siège de l’Union africaine, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, avait appelé les pays africains à ne pas soutenir un monde régi par les USA, les avertissant qu’ils pourraient être les prochains à subir les foudres américaines.

Avec l’Agence Ecofin