Le Premier ministre de transition, Masra Succès, a présenté le programme politique de son gouvernement, le jeudi 18 janvier 2024 devant le Conseil national de transition. Mais ce programme n’a cependant pas manqué de susciter la réaction du politologue, Dr Evariste Ngarlem Toldé, qui trouve que c’est un programme du prochain Premier ministre et non celui d’une transition de 8 mois.

Selon  le politologue, le programme présenté dépasse largement le cadre et l’esprit de ce que devrait être l’agenda d’un gouvernement de transition, parce qu’il ne reste que huit mois à la transition. Pour lui, d’ici octobre le Tchad aura un nouveau président, mais le programme tel que déroulé paraît très ambitieux. « Aujourd’hui, il faut dire qu’après le vote de la Constitution nous sommes toujours dans la transition jusqu’à l’élection d’un nouveau président de la République et la mise en place des nouvelles institutions », dit-t-il.

Pour le politologue, lorsque le Premier ministre de transition parle de la mise en place d’un plan national de développement qui va s’étaler sur 5 ans, ceci sous-entend qu’il est encore là pour plus de 5ans, or il lui reste moins de 8 mois. En évoquant un plan national de développement, analyse-t-il, le Premier ministre est sur une durée plus grande que la transition qui doit se focaliser sur les échéances électorales à venir.

Le Premier ministre Masra Succès, selon les analyses du politologue, a, dans son discours, fixé des objectifs dont la portée semble dépasser l’horizon de la transition, avec des projets tels que la réforme de l’éducation nationale, une refonte substantielle du système de soins de santé, des engagements forts sur le plan de l’écologie, ainsi que des initiatives économiques qui requièrent, une stabilité et une continuité que seule une gouvernance sur le long terme peut garantir.

Dr. Toldé souligne que l’essentiel à faire pendant la période de transition qui reste est de s’évertuer pour arriver à une élection présidentielle transparente, sereine et crédible. « Et pour ce faire, le fichier électoral qui a conduit au vote référendaire doit être purement et simplement jeté à la poubelle. On doit reprendre un autre recensement sinon ce serait les mêmes institutions qui ont organisé le vote référendaire qui seront encore remises en scène et continueront à préparer les élections avec le ministre de l’administration qui est maintenu à son poste. On sait déjà que les élections ne seront pas transparentes et ce qui est sûr le lendemain des élections risque d’être catastrophique simplement parce que les candidats ne s’attendront pas à ce fichier électoral corrompu et qui n’a pas fait le consensus», souligne-t-il.