Le Programme d’appui à la gestion concertée des aires protégées en collaboration avec un consortium d’ONG œuvrant dans le domaine de la protection de la biodiversité crée des activités génératrices des revenus dans les villages situés dans les périphéries du parc national de Zakouma. Ces activités permettent aux paysans de ne plus s’adonner aux braconnages et à la coupe des arbres.

Déjà, pour traverser le tronçon entre Mongo et Am-timan, il faut s’armer du courage. Sur une route encore plus cahoteuse où s’entremêlent arbres et arbustes se trouvent des villages situés dans les périmètres de l’un de plus grand parc national du sud du Sahara.

A Delebaye, village situé à 46 km de la ville d’Am-timan, dans la sous-préfecture de Djouna se trouvent des paysans qui tirent jadis l’essentiel de leur subsistance des activités liée à la chasse, cueillette et aux coupes des arbres.

Hormis leur propre activité, les villages périphériques au parc de Zakouma servent de base arrière aux braconniers venant des pays voisins. « Les braconniers s’installaient dans les villages proches du parc, ils donnaient de l’argent aux chefs des villages et aux jeunes pour leur montrer l’itinéraire du parc pour braconnage », explique Julien Soronang, animateur de Sahel Ecodef, membre du consortium de l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature.

Depuis 2017, le Programme d’appui à la gestion concertée des aires protégée (APEF) et un consortium d’ONG (UICN, ADES, Sahel-Ecodev, Moustagbal et ADOP) mènent des activités de sensibilisation dans les villages situés dans les périphéries du parc de Zakouma.

Pour expliquer aux villageois l’importance de la conservation de la nature et surtout celle du parc de Zakouma, le programme APEF grâce à ses partenaires de mise en œuvre des activités de terrain notamment des animateurs, a réussi à faire changer les mentalités des paysans.

Au-delà des formations données aux associations villageoises de la zone périphérique du parc et les groupements, une stratégie de financement a été mise sur pied pour créer et encourager les paysans à s’intéresser à d’autres activités que celles de la coupe abusive des arbres et de la chasse, contribuant ainsi à la conservation de la biodiversité.

Dans le village Delebaye, le groupement ‘’Himayat al parc’’ a reçu une formation puis un financement du programme pour structurer leur activité liée à la pèche et à la commercialisation du poisson. « Grâce à ce que le projet nous a donné, nous avons multiplié nos activités qui nous permettent de subvenir à nos besoins », se réjoui le président du groupement, Ibrahim Mahamat Halata.

A Khachkhacha, un autre village situé à quelques encablures du village Delebaye, un groupement féminin dénommé ‘’Athor’’ a aussi reçu un financement pour la production de l’huile de balanites.

Depuis lors, les paysans, non seulement qu’ils ont compris l’importance de la biodiversité mais sont devenus des ambassadeurs de la protection de l’environnement. « Toute personne suspecte qui s’approche du parc comme les braconniers ou des chasseurs ainsi que tous ceux qui mènent des activités nuisibles à la nature, nous les dénonçons automatiquement auprès des autorités », conclut le président d’une association villageoise de la périphérie du parc.