Le président de la transition malien Assimi Goïta a accordé la grâce, ”avec remise totale de peine”, aux 49 militaires ivoiriens condamnés par la justice malienne le 30 décembre dernier, a annoncé vendredi le gouvernement.
Quarante-six des soldats avaient été condamnés à 20 ans de réclusion criminelle et au paiement par chacun d’une amende de deux millions de francs CFA (un peu plus de 3.255 dollars).
Les trois autres, tous des femmes, avaient été condamnées par contumace à la peine capitale et au paiement par chacune d’elles de 10 millions de FCFA (un peu plus de 16.275 dollars). Il leur est reproché de ne s’être pas présentées à la barre le jour du procès. Avant leur jugement, les trois femmes avaient été libérées en septembre dernier, grâce à la médiation du Togo.
Ces peines ont été prononcées après qu’ils ont tous été reconnus coupable de crimes d’attentat et complot contre le gouvernement, d’atteinte à la sûreté extérieure de l’Etat, de détention, port et transport d’armes et munitions de guerre ou de défense ”intentionnellement en relation avec une entreprise individuelle et collective ayant pour but troubler l’ordre public par l’intimidation et la terreur”.
Avec cette grâce, a souligné le gouvernement dans un communiqué, le colonel Goïta ”démontre, une fois de plus, son attachement à la paix, au dialogue, au panafricanisme, à la préservation des relations fraternelles et séculaires avec les pays de la région, particulièrement celles entre le Mali et la Côte d’Ivoire”.
Cette mesure de grâce conforte également ”la dynamique créée suite à la signature, le 22 décembre 2022 (à Bamako), du mémorandum d’entente relatif à la promotion de la paix et au renforcement des relations d’amitié, de fraternité et de bon voisinage” entre les deux pays, a-t-il ajouté.
Pour plusieurs observateurs, cette grâce présidentielle est la ”suite logique” de la brève visite officielle effectuée mercredi dernier à Bamako par le président togolais, Faure Gnassingbé, médiateur dans cette crise.
Les 49 militaires ivoiriens avaient été interpellés le 10 juillet 2022 à l’aéroport international de Bamako, puis jugés et condamnés, malgré des demandes de libération formulées par la CEDEAO et le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres.