Le politologue Evariste Ngarlem Toldé, a décrypté ce 28 avril, quelques points du message adressé à la nation le 27 avril par le président du Conseil militaire de transition (CMT), le général Mahamat Idriss Déby.
C’est en début d’après-midi ce mardi 27 avril, que le patron du Conseil militaire de transition (CMT), Mahamat Idriss Déby a enfilé sa tenue de militaire et son béret rouge pour s’adresser à la nation pour la première fois depuis sa prise du pouvoir le 20 avril. Un discours que beaucoup de Tchadiens ont suivi avec attention.
Devant la caméra, le patron du CMT a évoqué des axes tels que le dialogue inclusif, la mise sur pied d’un Conseil national de transition et a tendu la main aux Tchadiens de l’étranger. Le message a été apprécié différemment par des observateurs de la scène politique tchadienne. “Moi j’ai retenu deux choses”, indique le politologue Evariste Ngarlem Toldé. Selon lui, le discours du général des corps d’armée, Mahamat Idriss Deby, manque de précisions dans certains points soulevés. “Il n’a pas un plan de transition dans ce qu’il a dit. On n’aurait pu avoir un chronogramme de transition dans les 18 mois. Qu’est-ce qui allait se passer dans la semaine, le mois, le trimestre ?”
C’est aussi, d’après lui, le cas du dialogue national. “Les gens veulent du concret. Il a parlé seulement de dialogue inclusif mais sans repère”, relève-t-il.
La main tendue du CMT envers la diaspora tchadienne semble contradictoire pour le politologue. Il y a quelques jours, par la voix de son porte-parole, Azem Bermandoa Agouna, le CMT a opposé un refus de dialoguer avec le Front pour l’alternance et la concorde au Tchad (FACT). Il a appelé plutôt à la collaboration du Niger pour la capture du leader du FACT, Mahamat Mahdi. “Cet appel concerne oui ou non l’opposition armée ?” s‘interroge-t-il. “Parce qu’effectivement ceux là aussi sont en exil“, rappelle Evariste Ngarlem Toldé.
Devant cette situation sociopolitique et sécuritaire tendue, beaucoup de partis politiques, les religieux, personnes ressources et associations de la société civile ont plaidé pour la paix et le dialogue. Le politologue Evariste Ngarlem Toldé souhaite que cet appel puisse prendre en considération tous les Tchadiens exilés. “Il faut que cet appel soit fort. Et c’est le CMT qui doit montrer l’exemple en acceptant de dialoguer même avec les politico-militaires. Cet appel doit les concerner”, insiste-t-il.