La directrice exécutive du Programme alimentaire mondial (PAM) des Nations unies, Cindy McCain, a annoncé dimanche la suspension temporaire des activités humanitaires de son agence au Soudan après le décès de trois employés dans le pays.

Mme McCain s’est déclarée “navrée et consternée” par l’incident survenu la veille dans le district de Kabkabiya, dans l’Etat soudanais du Darfour du Nord.

Dans un communiqué, Mme McCain a confirmé que les travailleurs avaient été tués “alors qu’ils accomplissaient des tâches vitales en première ligne contre la crise mondiale de la faim”. Elle a également indiqué que deux autres employés du PAM avaient été blessés au cours de la même attaque.

Les travailleurs décédés étaient tous des ressortissants soudanais, selon la presse.

Dans un autre incident, également survenu samedi, un avion appartenant au service aérien humanitaire du PAM a été gravement endommagé à l’aéroport international de Khartoum, a indiqué le PAM, basé à Rome, en Italie.

“Toute perte en vie humaine survenant dans le cadre de notre service humanitaire est inacceptable, et j’exige des mesures immédiates pour garantir la sécurité de ceux qui sont encore sur place. Les travailleurs humanitaires sont neutres, et ne devraient jamais devenir une cible. Les menaces dirigées contre nos équipes nous empêchent d’opérer de manière sûre et efficace dans le pays et de mener à bien les tâches essentielles du PAM”, a déclaré Mme McCain.

Elle a annoncé que le PAM interromprait temporairement toutes ses activités au Soudan, mais continuerait à suivre la situation sécuritaire dans ce pays déchiré par les affrontements.

“Le PAM s’est engagé à aider le peuple soudanais, qui est confronté à une grave insécurité alimentaire. Mais nous ne pouvons pas faire notre travail d’aide si la sûreté et la sécurité de nos équipes et de nos partenaires ne sont pas garanties”, a-t-elle ajouté.

De violents affrontements ont éclaté samedi à Khartoum et dans d’autres villes entre les Forces armées soudanaises et les Forces de soutien rapide (FSR, paramilitaires). Les deux parties s’accusent mutuellement d’avoir déclenché le conflit.

Selon le Comité central des médecins du Soudan, au moins 56 civils avaient été tués, tandis que 595 personnes ont été blessées, dont plusieurs soldats dans un état critique.