Sur le plateau de France 24, hier, le président du parti Les Transformateurs, Dr Succès Masra, dit ne pas être surpris du report du dialogue national. Il exhorte la junte à mettre à profit ce décalage pour inclure toutes les forces vives dans ce processus.

Le dialogue national est reporté du 15 février au 10 mai. Le Premier ministre de transition, Pahimi Padacké Albert, l’avait annoncé hier, à l’issue d’une rencontre autour du chef de la junte. La raison : le pré-dialogue des politico-militaires devrait débuter le 27 février au Qatar. Un « préalable » pour la tenue du dialogue national.

Interrogé à ce sujet par nos confrères de France 24, le président des Transformateurs, Dr Succès Masra,  dit ne pas être surpris. « Je crois que cela doit amener chacun à revoir sa copie. Il a fallu huit mois pour que la junte accepte l’idée d’un dialogue souverain et dont les résultats seront approuvés par referendum. J’espère que le temps de ce décalage va leur permettre enfin d’accéder aux conditions que nous mettons sur la table au nom de notre peuple pour participer à ce dialogue », interpelle-t-il.

Au rang de ces conditions, il y a l’inégibilité des dirigeants de la transition aux élections à venir. « C’est ce sur quoi ils se sont engagés mais ils n’ont pas voulu mettre ça sur écrit. Ensuite les critères de juste représentation et de co-définition de l’agenda du dialogue », cite-t-il.

Pour le leader des Transformateurs, comme les trois derniers dialogues organisés ont échoué , ces nouvelles assises  sont celles de la dernière chance qui s’offre à « notre peuple » pour créer les conditions d’un véritable nouveau départ. «  Pour ce qui n’a jamais eu lieu au Tchad c’est-à-dire la transmission démocratique du pouvoir.  Le succès de la junte se mesurera à sa capacité de transmettre le pouvoir à la fin de la transition ».

Le moment est venu, poursuit Dr Masra Succès, de ne pas recommencer les mêmes choses. « Les mêmes erreurs qui ont conduit Deby père à la mort ».  L’ancien président était tombé le 20 avril 2021 lors des combats qui avaient opposé l’armée aux rebelles du Front pour l’alternance et le changement au Tchad (FACT).