Le chef de la diplomatie malienne a déclaré mardi que “le Mali n’est pas en guerre avec les Nations unies” lors d’une visite d’un haut responsable de l’ONU, dont les relations avec Bamako se sont fortement dégradées ces dernières semaines.

“Le Mali n’est pas en guerre avec les Nations unies contrairement à ce que certains ont essayé de relater. Même dans une famille il y a des difficultés, il y a des problèmes mais on les surmonte”, a déclaré Abdoulaye Diop à l’issue d’une rencontre avec le Secrétaire général adjoint de l’ONU pour les opérations de paix, Jean-Pierre Lacroix, à Bamako.

M. Lacroix, en visite du 24 au 28 juillet à Bamako, doit s’entretenir avec les autorités maliennes de la prolongation d’un an du mandat de la mission de la paix Minusma, récemment décidée par le Conseil de sécurité. “Les discussions avec le ministre Diop se sont bien passées”, a dit M. Lacroix à la même conférence de presse, en indiquant que la volonté onusienne était de “revoir ensemble la manière dont nous allons parvenir à l’avenir (…) à appuyer le Mali dans ses objectifs”.

Sa visite intervient quelques jours après l’expulsion du pays du porte-parole de la Minusma, Olivier Salgado, pour avoir selon la junte publié sur Twitter des “informations inacceptables” au lendemain de l’arrestation de 49 soldats ivoiriens à Bamako le 10 juillet. “La justice est saisie, elle fera son enquête”, a dit à ce sujet M. Diop en ajoutant qu'”en parallèle de ce processus judiciaire le Mali a toujours indiqué qu’il était aussi ouvert pour le dialogue, pour un règlement pacifique”.

Le renouvellement du mandat de la Minusma s’est accompagné d’une “opposition ferme” du Mali à la liberté de mouvement des Casques bleus pour des investigations liées aux droits humains. Bamako veut imposer un feu vert préalable à de telles enquêtes. Mi-juillet, Bamako a également annoncé la suspension de toutes les rotations de la Minusma, arguant de la nécessité de tenir une “réunion” entre les deux parties pour “faciliter la coordination et la règlementation” desdites rotations. Aucune date n’a été avancée pour cette réunion.

L’Egypte avait le lendemain annoncé suspendre la participation de ses quelque 1.035 soldats à compter d’août au sein de la Minusma, qui compte 12.261 soldats et 1.718 policiers. “Les rotations c’est comme le système sanguin, il y a urgence que nous puissions (les) reprendre”, a dit M. Lacroix.

Avec l’AFP