Le gouvernement sud-soudanais a fermement condamné lundi les propos tenus par un haut responsable militaire soudanais qui a accusé le pays d’abriter des « traîtres », estimant que ces déclarations constituent une « violation flagrante du droit international ».

Dans un communiqué publié à Juba, les autorités sud-soudanaises ont dénoncé « des menaces irresponsables et provocatrices » proférées la veille par le général Yasir al-Atta, commandant adjoint des forces armées soudanaises, lors d’un discours public.

Lire aussi : Tensions entre le Tchad et le Soudan : N’Djamena condamne fermement les menaces de Khartoum

« Le Soudan du Sud reste engagé en faveur de la paix, de la stabilité régionale et des principes de bon voisinage », souligne le texte, tout en avertissant que « toutes les mesures nécessaires seront prises pour défendre la souveraineté et l’intégrité territoriale du pays ».

Ces tensions surviennent dans un contexte de guerre prolongée entre l’armée soudanaise et les Forces de soutien rapide (RSF), qui a éclaté en avril 2023. Le général Atta a également menacé le Tchad, accusé d’héberger des drones fournis, selon lui, par les Émirats arabes unis au profit des RSF. N’Djamena a réagi dimanche, estimant que ces propos pouvaient « s’interpréter comme une déclaration de guerre ».

Lire aussi : Menaces du Soudan contre le Tchad : le MPS appelle à ne pas céder aux tentatives de déstabilisation

Le Soudan a récemment saisi le Conseil de sécurité de l’ONU et la Cour internationale de justice, accusant Abou Dhabi de complicité dans des actes de génocide au Darfour, ce que les Émirats démentent catégoriquement.

Juba, qui avait tenté de jouer un rôle de médiateur dans le conflit soudanais, semble désormais pris pour cible par un régime militaire en quête de responsables extérieurs, selon plusieurs analystes de la région.