Le Ghana s’est récemment positionné comme un exemple de leadership dans l’intégration africaine en annonçant l’exemption de visa pour tous les ressortissants africains. Cette décision fait écho aux efforts similaires du Rwanda, des Seychelles, de la Gambie et du Bénin, qui ont également levé les barrières administratives pour favoriser la libre circulation sur le continent. Cependant, malgré ces avancées, de nombreux défis subsistent dans d’autres régions d’Afrique, freinant l’élan vers une véritable unité continentale.
En adoptant cette mesure, le Ghana renforce son engagement envers les objectifs de l’Union africaine, notamment ceux de l’Agenda 2063, qui préconise une Afrique intégrée et sans frontières. Ce geste stratégique vise non seulement à promouvoir le commerce intra-africain et le tourisme, mais aussi à encourager les échanges culturels et la coopération entre les peuples.
Le Rwanda, souvent cité comme pionnier en la matière, a été l’un des premiers pays à permettre l’entrée sans visa pour tous les Africains. Les Seychelles et la Gambie ont également suivi cette voie en mettant en place des politiques similaires, tout comme le Bénin, qui a aboli les visas pour tous les citoyens africains en 2017. Ces initiatives illustrent une vision commune : faire de l’Afrique un espace de libre circulation où les frontières ne sont pas des obstacles, mais des passerelles.
Les défis de l’intégration continentale
Malgré ces exemples positifs, de nombreuses régions d’Afrique continuent de faire face à des obstacles qui freinent l’intégration.
Les barrières douanières : Dans certaines zones régionales, les formalités douanières et les taxes excessives entravent le commerce transfrontalier. Ces restrictions augmentent les coûts et ralentissent la mise en œuvre effective de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf).
La xénophobie : Dans certains pays, des attitudes hostiles envers les ressortissants étrangers, y compris les Africains d’autres nations, continuent de poser un problème majeur. Ces tensions compromettent les efforts visant à créer une solidarité panafricaine.
L’insécurité et le manque d’infrastructures : Les régions en proie à des conflits armés ou à une instabilité politique rencontrent des difficultés à ouvrir leurs frontières, tandis que le manque d’infrastructures de transport modernes limite les déplacements.
Une voie à suivre pour l’Afrique
Le Ghana, en emboîtant les pas aux leaders comme le Rwanda, montre que l’intégration africaine n’est pas une utopie, mais une réalité possible avec des politiques volontaristes. En facilitant les déplacements, ces pays encouragent la mobilité des talents, stimulent l’économie et renforcent les liens culturels. D’ailleurs, le président Nana Akufo-Addo s’inscrit dans la droite ligne du premier dirigeant du Ghana Kwame Nkrumah. Ce panafricaniste était l’un des chantres des Etats-Unis d’Afrique avec pour but de réaliser une unité africaine véritable et fonctionnelle.
Cependant, pour que cette vision devienne une norme continentale, les États doivent travailler collectivement à surmonter les défis structurels et sociaux.
La levée des restrictions frontalières, accompagnée de mesures pour lutter contre la xénophobie et améliorer les infrastructures, pourrait transformer le continent en un espace véritablement unifié. Alors que le Ghana rejoint le cercle des nations africaines qui priorisent l’intégration, il reste un espoir que son exemple inspire d’autres pays à adopter des politiques similaires, faisant de l’Afrique un modèle de solidarité et de prospérité commune.