Depuis quelques jours, la population assiste impuissante aux communiqués dithyrambiques des opposants diffusés à travers la presse. Certains donnent leur position comme quoi, ils prendront part et d’autres en revanche disent niet. Du côté des organisateurs, l’on avance que les préparatifs s’accélèrent et que le délai sera respecté.

Dans le marais politique des voix se font de plus en plus audibles quant à la participation ou non de l’opposition démocratique au forum d’évaluation prévue du 29 octobre au 03 Novembre 2020. Une bonne frange de l’opposition se dit  prête cette fois-ci  à prendre part à cette grand’messe car pour elle la politique de la chaise vide n’a jamais payé. Pour une autre catégorie, il n’est pas question de prendre part à une rencontre qui ressemble à la foire du parti au pouvoir le Mouvement patriotique du salut (MPS). Cette opposition qui s’arcboute sur ces arguties estime que tout a été ficelé par les thuriféraires du régime donc il ne sert à rien d’aller cautionner cette mascarade.

Il faut rappeler pour rafraîchir la mémoire que lors du forum inclusif qui s’est tenu du 19 au 29 Mars 2018 qui a accouché de la quatrième République, l’opposition dans son entièreté a boycotté ces assises en arguant que c’est un congrès du MPS. C’est au cours de ce forum que certaines institutions qualifiées de budgétivores ont été supprimé. Il s’agit de la haute administration comme le Premier Ministère, le Conseil Constitutionnel, considéré comme le juge des élections, le Collège de contrôle, des ressources pétrolières, chargé de veiller au grain sur l’argent engrangé par le pétrole de Doba, la Médiature qui a été portée sur les fonts baptismaux suite aux souhaits exprimés par la conférence nationale souveraine (CNS) de 1993 pour contribuer à renforcer la paix, la cohésion sociale et le vivre-ensemble  et la haute cour de justice qui devrait juger les hautes personnalité de la République pour haute trahison. Toutes ces institutions ont été balayées sous prétexte que cela va permettre au pays de réaliser des économies puisque la crise financière née de la chute du prix de baril de pétrole sur le marché international a plombé gravement le Tchad.

D’ailleurs, c’est dans cette optique qu’à l’époque les pouvoirs publics avaient décidé de prendre des mesures drastiques en cisaillant le salaire et les indemnités des fonctionnaires de l’administration publique. Pour couper l’herbe sous le pied des prédateurs invétérés qui ne ratent aucune occasion de racler tout kopeck qui tombe dans leur escarcelle, les participants avaient cru bon d’instaurer le serment confessionnel. Ce serment a été décrié par tout le monde. Certains tchadiens n’hésitent pas à souligner que ce serment constitue une entorse très grave à la laïcité de l’Etat. D’autres ont laissé entendre que cela a permis d’exclure une bonne partie des cadres à certains postes de responsabilité. C’est pourquoi, il serait judicieux que toute l’opposition prenne part à ce forum où elle aura une occasion idoine de monter des enchères et faire prévaloir ses idées. Il est fort probable que les tenants du pouvoir à la veille des consultations électorales puissent  céder sur certains points qui divisent aujourd’hui les Tchadiens. Mais boycotter va toujours arranger certains satrapes et autres séides qui rôdent autour du pouvoir. En tout cas le peuple qui  a été de tout temps le dindon de la farce est entrain de les observer sans piper mot en attendant le moment opportun pour  se faire entendre.