Les combats au Soudan ont eu des conséquences humanitaires dévastatrices au Tchad et en République centrafricaine (RCA), a déclaré lundi le principal envoyé des Nations Unies pour l’Afrique centrale.

Le Tchad et la RCA ont respectivement accueilli 100.000 et 10.000 réfugiés soudanais, a rappelé Abdou Abarry, représentant spécial du secrétaire général des Nations Unies et chef du bureau régional de l’ONU pour l’Afrique centrale. “Je voudrais saluer la générosité et la solidarité extraordinaires dont les deux pays ont fait preuve”.

 

Il a signalé que le Tchad avait besoin d’environ 130 millions de dollars pour accueillir les 100.000 réfugiés soudanais au cours des six prochains mois.

 

Une résolution rapide et pacifique du conflit au Soudan est nécessaire afin d’éviter des conséquences désastreuses pour ce pays et tous les autres du bassin du lac Tchad, a recommandé M. Abarry au Conseil de sécurité.

 

Les opérations militaires conjointes récemment menées par le Tchad et la RCA à leur frontière commune témoignent de leur volonté de renforcer la coopération bilatérale et de relever les défis en matière de sécurité.

 

M. Abarry a encouragé les deux pays à tirer le meilleur parti des mécanismes de coopération bilatérale, car la situation dans le bassin du lac Tchad et au Sahel a montré qu’une réponse purement militaire serait insuffisante pour s’attaquer aux causes profondes de l’insécurité.

 

Des mesures politiques et socio-économiques sont également nécessaires. En leur absence, les groupes armés continueront à instrumentaliser les conflits intercommunautaires.

 

La situation sécuritaire dans la sous-région d’Afrique centrale a été caractérisée par une augmentation des incidents de piraterie maritime dans le golfe de Guinée. Cela souligne la nécessité de renforcer la coopération interrégionale, a relevé M. Abarry.

 

La sous-région d’Afrique centrale est également durement touchée par la crise en Ukraine, qui a entraîné une hausse des prix des denrées alimentaires ainsi que des carburants, et parfois des pénuries. Bien que la plupart des pays aient pris des mesures pour atténuer les effets sur les consommateurs, il faut être conscient qu’une nouvelle détérioration de la situation socio-économique pourrait compromettre la stabilité de la région.

M. Abarry a estimé que les mois à venir constitueraient un tournant pour l’Afrique centrale, où des processus politiques et électoraux cruciaux devraient avoir lieu d’ici la fin de l’année.