Éprouvé par les eaux de pluie, le cimetière de Toukra, dans le 9e arrondissement de N’Djaména, se voit transformé en toilettes publiques.
Des déchets humains jonchent le sol, rassemblant des mouches et dégageant des odeurs nauséabondes. Dans certaines parties du cimetière de Toukra proches des habitations, l’air est suffocant.
Sans gêne, des personnes, adultes comme enfants, ont donné un autre usage aux lieux, y faisant leurs besoins. Pendant notre reportage, un adulte est surpris au milieu des tombes en train de déféquer.
Indisposé par notre présence et celle du gardien du cimetière, Zakaria Zé, il remonte son pantalon et se hâte de partir. Derrière lui, il laisse un déchet solide contribuant à rendre davantage insalubre le cimetière.
Près de certains tombeaux, des excréments sont encore humides, montrant qu’ils viennent d’être rejetés. ‘’On voit ça régulièrement’’, dit un passant.
Dans ce cimetière, il n’y a pas un service de nettoyage. Dépourvu de moyens de déplacement et seul à surveiller l’endroit, le gardien se dit impuissant.
‘’Les gens chient comme ils veulent. Comme je suis seul, je n’ai pas de force (…) Je ne dors pas la nuit. Il faut que le gouvernement pense à moi’’, plaide-t-il son sort.