Le Chébé, une poudre capillaire aux multiples bienfaits, est devenu très populaire ces dernières années. Originaire du Tchad, cette tradition ancestrale est aujourd’hui reconnue à travers le monde pour ses vertus naturelles.

Utilisé depuis des siècles par les femmes tchadiennes, le Chébé est réputé pour favoriser la croissance des cheveux, renforcer les follicules pileux et prévenir la chute capillaire. Transmis de génération en génération, ce rituel capillaire est un véritable symbole culturel et un secret de beauté unique.

Un savoir-faire traditionnel

Akhayé Khalil Adoum, une entrepreneure spécialisée dans la transformation du Chébé, explique que cette poudre est fabriquée à partir de graines de croton grillées et broyées, mélangées à d’autres ingrédients naturels. Elle précise que le Chébé est bénéfique pour tous les types de cheveux, en particulier les cheveux bouclés, secs, abîmés ou sur-traités. En plus de renforcer les cheveux, il contribue à leur hydratation et à leur stabilisation.

Aché Arabié, une sexagénaire qui perpétue cette tradition, souligne que le Chébé est connu sous les noms de “Baggara” ou “Djammalah” chez les éleveurs tchadiens. Cette poudre est souvent associée à d’autres produits pour en améliorer l’odeur et l’efficacité. Parmi les ingrédients utilisés dans sa préparation, on retrouve le mahalab, le samoukh (gomme arabique), le khoumra (parfum traditionnel) et le grounfoul (clou de girofle). Chaque composant est grillé séparément dans une grande poêle en fer, puis réduit en poudre avant d’être mélangé. Certaines femmes y ajoutent une pommade de leur choix pour parfaire le soin.

Le Chébé et la coiffure traditionnelle

Aché raconte avec nostalgie : « Ayant grandi dans un milieu rural, le Chébé était indissociable de la coiffure traditionnelle tchadienne appelée “Groune”, reconnaissable à sa forme cornue. » Elle décrit ce processus méticuleux : la tresseuse applique soigneusement la composition de Chébé sur les nattes, en hydratant régulièrement ses doigts avec de l’eau huilée. Le style “Groune” se compose généralement de quatre grandes tresses : deux superposées à l’arrière et deux latérales, séparées par une raie soulignée par une fine tresse. Cette coiffure est renouvelée tous les cinq jours.

Aché ajoute : « Je n’ai jamais utilisé de défrisants, de perruques ou d’autres produits chimiques. La coiffure traditionnelle reste pour moi un héritage précieux. »

Une histoire riche et une influence mondiale

Le Chébé est bien plus qu’un soin capillaire : il est profondément enraciné dans l’histoire et la culture tchadienne. Autrefois, il servait à identifier l’appartenance à une tribu ou à une communauté et était considéré comme une marque de beauté féminine.

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Aujourd’hui, le Chébé a dépassé les frontières du Tchad. Exporté vers de nombreux pays, il est prisé pour ses propriétés bénéfiques et est devenu un ingrédient clé dans divers produits capillaires commerciaux.

Le Chébé demeure un symbole intemporel de la richesse culturelle tchadienne et un trésor pour les amateurs de soins capillaires naturels à travers le monde.