Le Brexit a provoqué une instabilité du marché global, qui affectera également les marchés africains, a déclaré vendredi la société internationale de conseil Control Risk.

Les conséquences à court terme du Brexit sur les économies africaines se traduiront principalement par une certaine volatilité des marchés, selon un rapport publié à Johannesburg par l’entreprise de conseil.

L’impact à long terme est par contre de l’ordre la spéculation, dans la mesure où il dépendra en grande partie de la manière dont les futurs gouvernements britanniques vont gérer les modalités concrètes de leur sortie de l’Union européenne (UE).

Les conséquences à long terme, tant économiques que géopolitiques, dépendent non seulement des modalités de sortie de l’UE, mais aussi de la manière dont ce processus va se répercuter en Afrique par le biais du commerce, de l’aide humanitaire, de la puissance douce et de l’influence politique, selon le rapport.

“En dernière analyse, l’impact du Brexit sur le continent africain sera déterminé par l’agenda global qui sera mis en place au cours des mois à venir. En raison de l’augmentation du risque politique dans les pays traditionnellement stables d’Europe, mais aussi de l’élection présidentielle qui se tiendra cette année aux Etats-Unis, la coopération internationale jouit d’une marge de manœuvre plus réduite face aux questions qui préoccupent en priorité les pays africains, comme la paix et la sécurité, le développement et l’impact des changements climatiques”, a déclaré John Devlin, directeur des Analyses africaines chez Control Risk.

“Nous estimons que les conséquences à long terme du Brexit reflèteront le déclin relatif de l’influence des puissances européennes sur le continent africain, un phénomène qui a marqué les dix dernières années, à mesure que les origines des investissements étrangers en Afrique devenaient de plus en plus diversifiées”, a-t-il déclaré.

Le Royaume-Uni maintiendra des relations culturelles et commerciales en Afrique par le biais du Commonwealth, mais devra à l’avenir davantage se reposer sur ses propres canaux diplomatiques après sa sortie de l’UE, a souligné M. Devlin.

Cela sera particulièrement perceptible dans les pays qui ont peu de liens historiques avec le Royaume-Uni, comme la Côte d’Ivoire, le Sénégal, l’Angola, et plusieurs autres petits pays lusophones ou francophones.

Beaucoup d’observateurs africains estiment que le vote britannique en faveur du Brexit signifie que le Royaume-Uni tendra de plus en plus à se tourner vers ses propres affaires domestiques, et montrera moins d’intérêt ou d’attention envers la défense des droits de l’Homme ou le développement inclusif global.

Que cette prédiction se réalise ou non, il est certain que l’influence du ministère britannique du Développement international (DFID) dans divers projets de développement risque de changer, selon le rapport.

Au cours des 15 à 20 dernières années, le DFID a de fait joué un rôle très important dans la mise en place d’un programme innovant d’aide européenne au développement de l’Afrique.